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La Russie exige la levée du séquestre d'un de ses navires au Sénégal

La Russie exige la levée du séquestre d'un de ses navires au Sénégal

La Russie a exigé jeudi du Sénégal la levée du séquestre dans le port de Dakar du navire de pêche "Oleg Naïdenov", arraisonné la semaine dernière et accusé de pêche illégale dans les eaux sénégalaises.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué avoir signifié au chargé d'affaires sénégalais à Moscou, Mamadou Diagne, que la Russie "exigeait la libération sans délai du chalutier Oleg Naïdenov et de son équipage".

Le même message a été transmis le même jour par l'ambassadeur russe, Valeri Nesterouchkine, au ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, lors d'une rencontre à Dakar, selon un autre communiqué.

L'"Oleg Naïdenov", un chalutier industriel de 120 mètres de long, immatriculé à Mourmansk (nord-ouest de la Russie), a été arraisonné le 4 janvier par un commando sénégalais au large de la Guinée-Bissau et convoyé à Dakar où il a été placé sous séquestre.

Son équipage, retenu à bord, est composé de 62 Russes et 20 citoyens de Guinée-Bissau, selon l'agence russe Ria Novosti.

Les autorités sénégalaises l'accusent d'avoir pêché illégalement et à plusieurs reprises dans les eaux de ce pays, alors qu'il ne dispose d'une licence de pêche que pour la Guinée-Bissau, pays voisin.

Le ministre sénégalais de la Pêche et de l'Economie maritime, Haïdar El-Ali, avait indiqué le 5 janvier qu'il comptait obtenir la saisie du navire et de sa cargaison, et la condamnation de l'exploitant à une amende de 400 millions de FCFA (près de 610.000 euros).

Lors d'un conseil des ministres tenu jeudi à Dakar sous la présidence du chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, Haïdar El-Ali "a fait (...) une communication sur l'arraisonnement de bateaux étrangers pêchant illégalement dans nos eaux territoriales", a indiqué le gouvernement dans un communiqué, sans préciser de nombres, identités et nationalités.

M. El-Ali "a particulièrement insisté sur le pillage systématique de nos ressources halieutiques engendré par de telles pratiques qui causent d'énormes préjudices à notre économie nationale. A la suite de l'exposé du ministre", le président Sall l'a félicité "pour son engagement et sa détermination à protéger nos ressources, conformément à ses instructions et dans le strict respect de la loi", a ajouté le gouvernement, sans plus de détails.

Aucun commentaire n'avait pu être obtenu par l'AFP de source officielle sur ce dossier jeudi soir à Dakar.

Jeudi matin, une coalition formée de pêcheurs artisanaux, d'industriels et de mareyeurs du Sénégal, a dénoncé lors d'une conférence de presse les "navires pirates" accusés de piller les ressources halieutiques du pays et a appelé à la mobilisation contre ces pratiques.

Un porte-parole de l'Agence fédérale russe de la pêche, Alexandre Saveliev, a affirmé voir un lien entre cette affaire et l'organisation écologiste Greenpeace, dont le navire Arctic Sunrise a été arraisonné en septembre dans l'Arctique russe après une action contre une plate-forme pétrolière, et l'équipage emprisonné pendant deux mois.

"Il y a deux ans, il y a eu une attaque de Greenpeace contre ce même navire" de pêche, a déclaré M. Saveliev, cité par Ria Novosti.

Dans un communiqué publié sur son site, Greenpeace-Russie a affirmé qu'elle ne peut "désigner aux forces de l'ordre d'un autre pays comment elles doivent agir ou quel navire arraisonner".

L'ONG a cependant confirmé avoir pris en mai 2012 l'"Oleg Naïdenov" en flagrant délit de pêche illégale dans les eaux sénégalaises, et avoir fait sans succès un signalement aux autorités russes pour "faire cesser le braconnage des navires russes en Afrique de l'Ouest".

L'Agence fédérale russe à la pêche a par ailleurs indiqué que la Russie allait contester l'arraisonnement du navire devant le Tribunal international pour le droit de la Mer (Hambourg), le même qui avait ordonné en novembre de lever le séquestre de l'Arctic Sunrise et de libérer l'équipage, mais dont Moscou avait alors refusé de reconnaître la compétence.

D'après le capitaine du chalutier russe, Vadim Mantorov cité par l'agence russe Itar-Tass, l'équipage, à court d'eau potable, était désormais alimenté par un navire militaire français également à quai dans le port de Dakar.

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