Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Après l'Irlande, le Portugal passe avec succès le test des marchés

Après l'Irlande, le Portugal passe avec succès le test des marchés

A l'instar de l'Irlande, le Portugal a testé jeudi avec succès les marchés en levant 3,25 milliards d'euros grâce à un emprunt à cinq ans qui a provoqué une forte demande des investisseurs, une étape cruciale avant la sortie de son programme d'assistance en mai.

L'émission a généré une demande de 11 milliards d'euros, plus de trois fois supérieure à l'offre, a annoncé la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque. "L'émission s'est très bien déroulée, nous sommes très satisfaits", a-t-elle commenté.

"Le retour aux marchés ne se fait pas avec une seule émission et sera réalisé de manière progressive, mais nous avons bien démarré", a nuancé le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho.

Le taux s'est inscrit à 4,657%, soit un niveau inférieur à celui de la dernière opération similaire réalisée en janvier 2013 (4,891%).

Grâce à l'emprunt, le Portugal a déjà pu couvrir une grande partie des besoins de financement pour cette année, qu'il avait réussi à réduire à 7,1 milliards d'euros à la faveur d'un échange de dette effectué en décembre.

"Le Portugal est sur la bonne voie pour revenir régulièrement sur les marchés surtout si l'amélioration macroéconomique se pérennise", a commenté à l'AFP Frédéric Gabizon, responsable des emprunts obligataires chez HSBC.

Signe encourageant, 88% des obligations ont été souscrites par des investisseurs étrangers, en premier lieu des Britanniques et des Scandinaves.

"L'Europe est très présente, ce qui est bon signe puisque le Portugal a besoin de retrouver ses marques dans les marchés financiers, ce qui passe par le soutien d'investisseurs européens qui sont souvent les juges les plus sévères", a poursuivi M. Gabizon.

Deux jours après l'émission obligataire de l'Irlande, le Portugal a ainsi pu profiter de la forte baisse de ses taux d'emprunt enregistrée ces derniers jours.

Comme l'Irlande, le Portugal a pris ses précautions et fait son retour sur les marchés dans le cadre d'un emprunt syndiqué, qui permet de lever des fonds sans courir trop de risques.

Un emprunt syndiqué consiste à se financer directement auprès de quelques banques sélectionnées à l'avance, qui peuvent ensuite conserver ou revendre les titres de dette.

Lisbonne avait mandaté les banques Barclays, Caixa BI, Goldman Sachs, HSBC, Morgan Stanley et Société Générale pour abonder une ligne existante arrivant à échéance en juin 2019.

L'opération était primordiale pour le Portugal qui cherche à sortir de son plan d'assistance de 78 milliards d'euros sans devoir négocier une rallonge avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

"L'émission obligataire réussie aujourd'hui est un pas important vers un retour durable aux marchés du Portugal" et "le signe d'une confiance accrue des investisseurs", a commenté à Bruxelles Simon O'Connor, porte-parole du commissaire chargé des affaires économiques, Olli Rehn.

Officiellement, le gouvernement portugais n'exclut aucun des scénarios possibles pour la sortie de son programme, soit un recours à une ligne de crédit de précaution soit un retour sur les marchés sans aide supplémentaire, à l'instar de l'Irlande.

L'emprunt du Portugal coïncidait avec une émission de l'Espagne qui a réussi jeudi à emprunter à moindre coût 5,287 milliards d'euros à cinq et 15 ans.

L'Espagne était sortie en décembre du plan d'aide de 41,3 milliards d'euros pour ses banques octroyé au printemps 2012 par la zone euro, sans demander une aide supplémentaire.

Quant au Portugal, les jeux ne sont pas encore faits. Même si ses coûts d'emprunt ont sensiblement diminué, les taux à 10 ans restent autour de 5,4%, un niveau jugé encore trop élevé pour envisager un plein retour sur les marchés.

Mais les taux pourraient bénéficier d'un coup de pouce de l'agence de notation Moody's qui doit publier vendredi un rapport sur le Portugal qui devrait se révéler "positif", selon les analystes.

bh/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.