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RDCongo : l'ONU s'inquiète d'infiltrations d'hommes armés venus de Centrafrique

RDCongo : l'ONU s'inquiète d'infiltrations d'hommes armés venus de Centrafrique

Les Nations unies ont indiqué mercredi s'inquiéter de l'infiltration dans le nord de la République démocratique du Congo d'éléments armés venus de Centrafrique, craignant un effet déstabilisateur.

Dans la province de l'Equateur (nord-ouest), "il y a des infiltrations d'éléments armés, des ex-FACA [Forces armées de la Centrafrique, NDLR], qui sont en train de traverser, qui sont déjà en RDC", a déclaré Abdallah Wafi, le représentant spécial adjoint de l'ONU au Congo, lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

La FACA était le nom de l'armée centrafricaine jusqu'au renversement du président François Bozizé par la coalition rebelle Séléka en mars 2013.

Dans la Province-Orientale (nord-est), "des éléments de la Séléka [...] sont déjà sur le territoire congolais", "leur présence a été signalée dans certaines localités et "des populations commencent à fuir ces zones-là", a encore affirmé M. Wafi, sans donner de précisions sur le nombre de ces combattants ni sur l'ampleur des déplacements de population.

En mars 2013, aux premières heures de la prise de Bangui par la Séléka, des ex-soldats de la FACA s'étaient enfuis avec armes et bagages pour se réfugier de l'autre côté du fleuve Oubangui qui marque la frontière, dans la province de l'Equateur, a rappelé le responsable onusien.

M. Wafi a dit partager la "préoccupation" d'un journaliste congolais qui lui demandait s'il ne fallait pas craindre que l'afflux, dans le Nord du pays, de réfugiés et d'éléments armés venus de Centrafrique n'ait à long terme les mêmes effets que les mouvements de population et de guerriers en provenance du Rwanda à la suite du génocide de 1994. Leur venue est en grande partie à l'origine des maux de l'Est de la RDC, déchiré par les conflits depuis près de vingt ans.

"Il faut prendre toutes les dispositions pour que ce qui s'est passé dans l'Est de la RDC ne se reproduise pas aujourd'hui dans l'Equateur ou la Province-Orientale", a-t-il ajouté.

"Ce qui nous préoccupe, a-t-il précisé cependant, c'est l'ensemble de la situation en RDC", surtout après le coup de force apparent du 30 décembre qui a vu des insurgés lancer plusieurs attaques à Kinshasa, ainsi qu'à Lubumbashi (Sud-Est), deuxième ville du pays, et à Kindu (Est), réprimées dans le sang par les autorités.

Depuis le renversement en mars de M. Bozizé par la Séléka, coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences intercommunautaires et religieuses.

Interrogée par l'AFP, Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Kinshasa, a indiqué que la barre des 50.000 réfugiés centrafricains en RDC avait été franchie en décembre.

Mme Schmitt a indiqué également que plus de 3.000 citoyens congolais de Bangui étaient rentrés en RDC depuis le 31 décembre. Le HCR, a-t-elle ajouté, a construit des structures d'urgence pour les héberger à Zongo, la ville qui fait face à la capitale centrafricaine sur la rive gauche de l'Oubangui.

mj/jmc

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