Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Bangladesh : deux militants d'ONG inculpés pour un rapport sur une opération de police

Bangladesh : deux militants d'ONG inculpés pour un rapport sur une opération de police

Deux défenseurs des droits de l'homme ont été inculpés mercredi au Bangladesh pour avoir publié un rapport sur une opération de police contre des islamistes qui a fait selon eux 61 morts.

Les deux responsables de l'ONG Odhikar, basée à Dacca, ont été inculpés pour la diffusion de "fausses informations" à propos de l'opération menée par les forces de sécurité les 5 et 6 mai 2013 lors du rassemblement de militants de Hefazat-e Islam, à Dacca, selon un procureur.

"Ils ont été inculpés pour diffusion de fausses informations, qui ont terni l'image du gouvernement parmi les musulmans et fragilisé les autorités chargées du respect de la loi", a dit le procureur Nazrul Islam Shamim.

"Odhikar affirme que 61 personnes ont été tuées. Mais le gouvernement assure que seulement 11 personnes sont mortes", a-t-il précisé à l'AFP. Leur procès débutera le 22 janvier, a-t-il ajouté.

Les deux militants, Adilur Rahman Khan et Nasiruddin Elan, détenus respectivement 61 et 25 jours après la publication du rapport, ont repoussé ces accusations, ajoutant qu'elles étaient "destinées à museler les défenseurs des droits de l'homme".

"Notre rapport est basé sur des faits. Nous avons les noms et adresses des 61 personnes tuées dans l'opération", a dit Khan à l'AFP.

"C'est une affaire injuste destinée à museler les défenseurs des droits de l'homme. C'est une mesure de répression visant les défenseurs des droits dans ce pays", a-t-il ajouté.

Cette décision intervient deux jours après la victoire de la Première ministre Sheikh Hasina aux législatives boycottées par l'opposition lors du scrutin le plus sanglant de l'histoire du pays.

Hasina a insisté depuis sur la légitimité de son élection et sa volonté de sévir contre l'opposition en raison des violences.

L'opération de la police avait été menée en mai contre des militants islamistes qui manifestaient pour demander une stricte loi anti-blasphème, prévoyant la peine de mort.

La police affirme n'avoir utilisé aucune arme létale mais les médias ont rapporté que des dizaines de personnes, surtout des militants islamistes, étaient tombés sous les balles.

sa/tha/ef/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.