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EIIL: un groupe jihadiste multinational avec des racines en Irak

EIIL: un groupe jihadiste multinational avec des racines en Irak

L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) est un groupe jihadiste multinational qui combat en Syrie le régime mais aussi ses anciens alliés rebelles, excédés par ses exactions. En Irak, le même mouvement a conquis la ville sunnite de Fallouja, dans l'ouest.

Voici une description de ce groupe:

-- FONDATION --

- L'EIIL est une émanation de l'Etat islamique en Irak (ISI), un groupe armé jihadiste dirigé par Abou Bakr al-Bagdadi, qui a envoyé des membres en Syrie mi-2011 pour fonder le Front al-Nosra. En avril 2013, Bagdadi a annoncé que l'ISI et Al-Nosra fusionneraient pour devenir l'Etat islamique en Irak et au Levant. Mais Al-Nosra a refusé d'adhérer à cette nouvelle entité et ces deux groupes opèrent de façon séparée -- et parfois rivale -- en Syrie.

-- EFFECTIFS --

- Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l'EIIL compte 6.000 à 7.000 combattants en Syrie et 5.000 à 6.000 en Irak.

Ce chiffre n'a pu être corroboré par d'autres sources.

-- NATIONALITES --

- En Syrie, la plupart des combattants sur le terrain sont des Syriens, mais ses commandants viennent souvent de l'étranger, et ont fait leurs armes en Irak, Tchétchénie, Afghanistan et sur d'autres fronts.

En Irak, la plupart de ses combattants sont irakiens.

Selon l'islamologue Romain Caillet, de l'Institut français du Proche-Orient, nombre de ses chefs militaires sont des Irakiens ou des Libyens, tandis que ses meneurs religieux sont plutôt des Saoudiens ou Tunisiens.

-- IDEOLOGIE --

- L'EIIL n'a jamais fait allégeance au chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui a désigné Al-Nosra comme la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie. Mais le groupe revendique la même idéologie jihadiste, considérant la création d'un Etat islamique en Syrie comme une première étape vers la création d'un empire islamique plus vaste.

-- PARRAINS --

- L'EIIL ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d'un Etat, et selon des analystes, le groupe reçoit la majorité de son soutien de la part de donateurs individuels, la plupart dans le Golfe. En Irak, le groupe dépend en outre de personnalités tribales locales.

-- LIENS AVEC DES GROUPES REBELLES --

L'EIIL a été initialement bien accueilli par certains rebelles syriens, qui se réjouissaient d'avoir le soutien d'un groupe bien formé et équipé. Il a coopéré avec Al-Nosra, et d'autres groupes islamistes rebelles, notamment Ahrar al-Sham, pour combattre le régime.

Mais sa volonté d'hégémonie et les exactions dont il est accusé, notamment l'enlèvement et l'assassinat de civils et de rebelles de mouvements rivaux, ont poussé trois coalitions rebelles à retourner leurs armes contre l'EIIL.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, c'est ce groupe qui détient en otage le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio et une vingtaine de journalistes étrangers. Parmi eux, le grand reporter d'Europe 1 Didier François, celui du Point Nicolas Hénin, le correspondant d'El Mundo Javier Espinosa, les photographes Edouard Elias, Pierre Torres et Ricardo Garcia Vilanova. En juin, des membres de l'EIIL avaient soulevé l'indignation en abattant un garçon de 15 ans accusé de blasphème à Alep (nord).

sah/bpz/cnp/vl

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