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L'icône Eusebio fait son dernier adieu au Portugal

L'icône Eusebio fait son dernier adieu au Portugal

Des dizaines de milliers de Portugais ont rendu lundi sous la pluie un ultime hommage à Eusebio dans les rues de Lisbonne et le mythique stade de la Luz, où la légende du football a tant brillé.

Massés le long des avenues de la capitale, les Lisboètes ont longuement accompagné celui qui les avait tant fait rêver.

A bord d'une limousine noire, le cercueil d'Eusebio avait effectué un dernier tour d'honneur sur la pelouse du stade, sous les applaudissements de 10.000 supporteurs en deuil.

Au passage du corbillard, beaucoup de fans, certains en larmes, ont jeté leurs écharpes rouges sur le véhicule, scandant "Eusebio, Eusebio".

Le cercueil, recouvert d'un drapeau rouge de Benfica, était arrivé au stade à 13H38 GMT, avant d'être porté au centre de la pelouse où il a été brièvement placé sur un socle doré.

La limousine a ensuite fait lentement le tour du stade au son de "Con te partiro" chanté par Andrea Bocelli, avant de commencer à parcourir les rues de Lisbonne.

Au premier rang du stade figuraient tous les joueurs du Benfica regroupés autour de leur coach Jorge Jesus.

"Eusebio était un extraterrestre comme Ronaldo et Messi. Il sera le mythe éternel de Benfica", a déclaré l'entraîneur.

Le cortège funèbre a quitté le stade à 14H25 GMT, pour traverser les rues de Lisbonne avant d'arriver à la mairie à 15H05 GMT. Après une brève cérémonie, le corbillard est reparti en direction de l'Eglise du Séminaire près du stade de la Luz.

En présence de nombreuses personnalités, dont le président de la République Anibal Cavaco Silva et le Premier ministre Pedro Passos Coelho, la cérémonie religieuse a commencé à 16H12 GMT.

Une heure plus tard, Eusebio devait être mis en terre au cimetière de Lumiar dans la banlieue nord de la capitale.

Le Portugal s'était réveillé dimanche matin sous le choc en apprenant la mort de la légende du ballon rond, âgée de 71 ans, qui a profondément marqué l'histoire du pays et du monde du football.

"L'un des plus grands joueurs de tous les temps", "un champion éternel", le "héros du Benfica": le Portugal pleure un monument du football mondial qui a forcé l'admiration sur le terrain, mais aussi en dehors des stades, où il passait pour un "gentleman".

La dépouille d'Eusebio avait été exposée dimanche soir dans une chapelle ardente au stade de la Luz.

Jusqu'à minuit, et puis à nouveau lundi matin, stars du monde du football, hommes politiques et supporteurs anonymes se sont relayés pour saluer celui qui les a fait vibrer lors des matches et a su gagner leur sympathie par son caractère avenant et chaleureux.

"Le Portugal a perdu l'un de ses fils les plus aimés, Eusebio da Silva Ferreira. Le pays pleure sa mort", a commenté M. Cavaco Silva, résumant le sentiment de tout un peuple.

Depuis dimanche, et pour trois jours, le Portugal porte le deuil de son plus illustre symbole.

Les manifestations populaires rappellent l'enterrement, en 1999, de l'autre grande légende portugaise, Amalia Rodrigues, la "Reine du fado", accompagnée au cimetière de Prazeres (ouest de la capitale) par des centaines de milliers de personnes.

Du reste, de nombreuses voix réclament déjà que Eusebio rejoigne la reine du fado au Panthéon national, où Amalia a été transférée deux ans après sa mort.

Faire le tour du stade était le voeu ultime d'Eusebio, qui voulait donner à ses supporteurs l'occasion de faire leurs derniers adieux.

Eusebio aimait à dire qu'il voulait mourir au stade de la Luz, un jour de victoire pour Benfica. Mais il est finalement décédé dans sa maison à Lumiar, d'un arrêt cardio-respiratoire, après avoir été déjà hospitalisé plusieurs fois.

Né le 25 janvier 1942 à Maputo, capitale du Mozambique, alors colonie portugaise, le jeune homme issu d'une fratrie de huit enfants avait été recruté à 19 ans par le Benfica Lisbonne pour ses exceptionnelles qualités techniques et physiques.

Toujours présenté comme le meilleur footballeur portugais de tous les temps, "le Roi" a rivalisé avec les plus grands de son époque: en premier lieu Pelé ou l'Argentin Alfredo Di Stefano.

"Je pleure la mort de mon frère, Eusebio. Nous étions devenus amis pendant la Coupe du monde 1966 en Angleterre", a réagi, ému, le "roi" Pelé sur son compte Twitter.

Un mondial qui avait marqué Eusebio: "J'ai été meilleur joueur du monde, meilleur buteur du monde et d'Europe. J'ai tout fait, sauf gagner un Mondial", disait-il fin 2011, se rappelant encore des larmes versées après la demi-finale perdue par le Portugal face à l'Angleterre (2-1).

"Tout le monde se souvient du jour où il est sorti du terrain en larmes, pleurant pour le Portugal. Les larmes d'Eusebio sont aujourd'hui les nôtres", a commenté le président portugais.

bh/jcp

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