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Le Portugal en deuil rend un ultime hommage à l'icône Eusebio

Le Portugal en deuil rend un ultime hommage à l'icône Eusebio

Des milliers de supporteurs ont rendu lundi un ultime hommage à Eusebio à l'occasion d'un dernier tour d'honneur de la "panthère noire" au stade de la Luz à Lisbonne, où il a tant brillé, avant son inhumation dans la banlieue nord de la capitale.

Bravant la pluie, les supporteurs, certains en larmes, agitaient des drapeaux à l'effigie du joueur, allumaient des fumigènes rouges et entonnaient l'hymne national.

Au passage de la limousine noire transportant le cercueil, beaucoup de fans en deuil ont jeté leurs écharpes rouges sur le véhicule.

Le cercueil, recouvert d'un drapeau rouge de Benfica, était arrivé au stade à 13H38 GMT, avant d'être porté au centre de la pelouse où il a été brièvement placé sur un socle doré.

La limousine a ensuite fait lentement le tour du stade au son de "Con te partiro" chanté par Andrea Bocelli, avant de commencer à parcourir les rues de Lisbonne.

Au premier rang du stade figuraient tous les joueurs du Benfica regroupés autour de leur entraîneur Jorge Jesus.

Le Portugal s'était réveillé dimanche matin sous le choc en apprenant la mort de la légende du ballon rond, âgée de 71 ans, qui a profondément marqué l'histoire du pays et du monde du football.

"L'un des plus grands joueurs de tous les temps", "un champion éternel", le "héros du Benfica": le Portugal pleure un monument du football mondial qui a forcé l'admiration sur le terrain, mais aussi en dehors des stades, où il passait pour un "gentleman".

La dépouille d'Eusebio avait été exposée dimanche soir dans une chapelle ardente au stade de la Luz.

Jusqu'à minuit, et puis à nouveau lundi matin, stars du monde du football, hommes politiques et supporteurs anonymes se sont relayés pour saluer celui qui les a fait vibrer lors des matches et a su gagner leur sympathie par son caractère avenant et chaleureux.

"Le Portugal a perdu l'un de ses fils les plus aimés, Eusebio da Silva Ferreira. Le pays pleure sa mort", a commenté le président de la République Anibal Cavaco Silva, résumant le sentiment de tout un peuple.

Depuis dimanche, et pour trois jours, le Portugal porte le deuil de son plus illustre symbole.

Les manifestations populaires rappellent l'enterrement, en 1999, de l'autre grande légende portugaise, Amalia Rodrigues, la "Reine du fado", accompagnée au cimetière de Prazeres (ouest de la capitale) par des centaines de milliers de personnes.

Du reste, de nombreuses voix réclament déjà que Eusebio rejoigne la reine du fado au Panthéon national, où Amalia a été transférée deux ans après sa mort.

Une messe sera célébrée lundi à 16H00 GMT à l'Eglise du Séminaire près du stade de la Luz, suivie une heure après de l'enterrement à Lumiar dans la banlieue nord de la capitale.

Faire le tour du stade était le voeu ultime d'Eusebio, qui voulait donner à ses supporteurs l'occasion de faire leurs derniers adieux.

Eusebio aimait à dire qu'il voulait mourir au stade de la Luz, un jour de victoire pour Benfica. Mais il est finalement décédé dans sa maison à Lumiar, d'un arrêt cardio-respiratoire, après avoir été déjà hospitalisé plusieurs fois.

Le cortège funèbre a quitté le stade à 14H25 GMT, pour traverser les rues de Lisbonne avant d'arriver à la mairie où une cérémonie est prévue. Les drapeaux de la capitale portugaise ont été mis en berne.

Né le 25 janvier 1942 à Maputo, capitale du Mozambique, alors colonie portugaise, le jeune homme issu d'une fratrie de huit enfants avait été recruté à 19 ans par le Benfica Lisbonne pour ses exceptionnelles qualités techniques et physiques.

Toujours présenté comme le meilleur footballeur portugais de tous les temps, "le Roi" a rivalisé avec les plus grands de son époque: en premier lieu Pelé ou l'Argentin Alfredo Di Stefano.

"Je pleure la mort de mon frère, Eusebio. Nous étions devenus amis pendant la Coupe du monde 1966 en Angleterre", a réagi, ému, le "roi" Pelé sur son compte Twitter.

Un mondial qui avait marqué Eusebio: "J'ai été meilleur joueur du monde, meilleur buteur du monde et d'Europe. J'ai tout fait, sauf gagner un Mondial", disait-il fin 2011, se rappelant encore des larmes versées après la demi-finale perdue par le Portugal face à l'Angleterre (2-1).

"Tout le monde se souvient du jour où il est sorti du terrain en larmes, pleurant pour le Portugal. Les larmes d'Eusebio sont aujourd'hui les nôtres", a commenté dimanche le président portugais.

bh/jcp

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