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Irak: la ville de Fallouja aux mains d'Al-Qaïda

Irak: la ville de Fallouja aux mains d'Al-Qaïda

Le gouvernement irakien a perdu le contrôle de Fallouja, tombée aux mains de combattants liés à Al-Qaïda, rappelant les années où l'insurrection a infligé de lourdes pertes aux forces américaines dans cette ville.

Aucun bilan global des violences de la semaine à Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, ou à Ramadi, à 50 km plus à l'ouest, n'était disponible, mais des responsables ont fait état de 103 morts vendredi, dont 32 civils, et de 65 morts samedi, dont 55 combattants liés à Al-Qaïda.

"Nous ne céderons pas tant que nous n'aurons pas vaincu tous les groupes terroristes et sauvé notre peuple à Anbar", a assuré le Premier ministre Nouri al-Maliki, selon des propos rapportés par la télévision d'Etat Iraqiya.

Les combats ont été déclenchés lundi par le démantèlement d'un camp de protestataires anti-gouvernementaux dans la province d'Al-Anbar, bastion sunnite hostile à M. Maliki, un chiite accusé d'accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.

Après l'invasion américaine en 2003, Fallouja et Ramadi ont été des bastions de l'insurrection. Et c'est à Anbar que l'armée américaine a compté près d'un tiers de ses pertes en Irak, selon le site indépendant icasualties.org.

Les Etats-Unis ont condamné la "barbarie" des combattants de l'EIIL et assuré être en contact les autorités irakiennes "pour voir comment nous pouvons les aider à vaincre notre ennemi commun".

"Fallouja est sous le contrôle de l'EIIL", l'Etat islamique en Irak et au Levant, filiale d'Al-Qaïda en Irak, a annoncé samedi un haut responsable de la sécurité, précisant que le groupe extrémiste sunnite avait "désigné un gouverneur" pour la ville.

Ce responsable a cependant précisé que les alentours de Fallouja restaient aux mains de la police locale.

Un correspondant de l'AFP sur place a confirmé que la ville était "totalement contrôlée par Al-Qaïda", assurant que "ni les forces de sécurité ni celles des (milices anti-Qaïda) Sahwa n'étaient présentes dans Fallouja" samedi.

L'électricité était totalement coupée, et les groupes électrogènes ne fonctionnaient pas en raison d'une pénurie de carburant. De longues queues se sont formées devant les boulangeries ouvertes.

De nombreux habitants ont décidé de quitter la ville pour échapper aux violents combats redoutés.

"Les combats vont commencer. Et nous ne voulons pas mourir dans un affrontement entre Al-Qaïda et les forces de sécurité", a expliqué Salam al-Kritawi, un chauffeur de taxi de 27 ans, accompagné de sa femme et de leurs deux jeunes enfants, au volant de son véhicule chargé de sacs et de vêtements.

Le commandant des forces terrestres irakiennes, le général Ali Ghaidan Majeed, a expliqué à l'AFP que la police et des membres de tribus chassaient les insurgés de Ramadi, avec le soutien de l'armée, et que les autorités travaillaient à "résoudre la situation à Fallouja".

Trois groupes sont actuellement aux prises: les forces de sécurité et leurs alliés des tribus, l'EIIL, et des membres du "Conseil militaire des tribus", anti-gouvernement, a-t-il ajouté.

Selon lui, "des dizaines d'hommes armés ont été tués" samedi soir: une première opération près de Ramadi a tué 25 membres de l'EIIL puis une deuxième a fait 30 morts dans "un grand rassemblement de membres de l'EIIL" près de Fallouja, a expliqué le général.

Dans le même temps, huit soldats et au moins deux hommes des tribus alliés aux forces de l'ordre ont été tués dans les combats autour de Ramadi et Fallouja, selon des responsables de sécurité.

A Ramadi, "les forces de police et des tribus contrôlent la plupart des secteurs et la ville est calme", a ajouté le général, relevant cependant que "des combattants d'Al-Qaïda se trouvaient toujours dans les quartiers de Malab, Adel et Bakr", dans le centre de Ramadi.

Les combats avaient éclaté à Ramadi après le démantèlement d'un camp de protestataires anti-gouvernementaux présenté par le gouvernement comme un "repaire d'Al-Qaïda". Les violences se sont ensuite propagées à la ville proche de Fallouja.

Les insurgés ont profité du fait que des policiers ont abandonné leur poste, ainsi que des combats entre des soldats et des membres de tribus opposés au démantèlement du camp.

Les violences, qui avaient diminué depuis 2006 avec la création des milices sunnites Sahwa par l'armée américaine pour combattre Al-Qaïda, ont flambé en 2013 et renoué avec leurs niveaux de 2008.

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