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Négociations de paix: nouvelle visite de Kerry dans un climat de pessimisme

Négociations de paix: nouvelle visite de Kerry dans un climat de pessimisme

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé jeudi à Tel-Aviv, pour sa 10e visite en Israël et dans les Territoires palestiniens visant, malgré le pessimisme ambiant, à faire avancer les négociations israélo-palestiniennes.

Le chef de la diplomatie américaine a atterri en début d'après-midi à l'aéroport international de Ben Gourion à Tel-Aviv, selon une journaliste de l'AFP qui voyage avec lui.

Il doit s'entretenir avec le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu en fin d'après-midi, selon un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

M. Kerry arrive en Israël au moment où Ariel Sharon, ancien Premier ministre et ex-homme fort de la droite israélienne, dans le coma depuis huit ans, est dans un état jugé "critique" par les médecins.

Le secrétaire d'Etat "démarre la nouvelle année avec un effort spécial pour tenter de faire avancer les négociations israélo-palestiniennes", a déclaré un haut responsable américain avant son départ.

Selon des sources diplomatiques et les médias, il entend soumettre pour la première fois aux deux dirigeants un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif.

Ce document fournira "une base sur laquelle on pourra négocier le traité de paix final", a précisé le responsable américain. Une fois que "les contours de cet accord final auront été agréés (par les deux parties), il restera à travailler intensivement sur les détails", a-t-il ajouté.

Mais la libération mardi de 26 prisonniers palestiniens par Israël n'a pas suffit à dissiper le scepticisme sur les chances de progrès des négociations de paix relancées fin juillet sous l'égide des Etat-Unis.

Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement de saboter les efforts de paix.

M. Netanyahu a dénoncé le fait que les prisonniers relâchés aient été fêtés par les dirigeants palestiniens comme des héros. "Ce n'est pas comme ça que l'on fait la paix", a-t-il accusé.

Plusieurs contentieux, en particulier l'extension des colonies juives à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, le statut de la vallée du Jourdain et la question des prisonniers palestiniens, devraient peser sur les entretiens de John Kerry.

En outre, sa visite coïncide avec une recrudescence des violences en Cisjordanie et à Gaza. Un Palestinien est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir inhalé des gaz lacrymogènes utilisés par l'armée israélienne pour disperser un rassemblement dans le nord de la Cisjordanie, selon des sources de sécurité palestiniennes.

A Gaza, un Palestinien de 16 ans a été grièvement blessé par un tir israélien près de la clôture de sécurité avec Israël, ont indiqué des sources locales et militaires israéliennes.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui s'entretiendra vendredi soir à Ramallah avec John Kerry, a menacé cette semaine de saisir des instances internationales contre "le cancer de la colonisation" israélienne.

Israël, qui avait indiqué la semaine dernière l'annonce imminente de la construction de 1.400 logements supplémentaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, en même temps que la libération des prisonniers prisonniers, a semble-t-il décidé d'attendre la fin de la visite de M. Kerry.

Le président palestinien a aussi réaffirmé son refus de "toute présence militaire israélienne dans des territoires appartenant à l'Etat indépendant de Palestine", allusion à la vallée du Jourdain, aux frontières de la Cisjordanie et de la Jordanie.

Selon le quotidien israélien Maariv, lors de son dernier déplacement en décembre, John Kerry a proposé "une présence militaire israélienne limitée aux points de passage sur le Jourdain pour un nombre limité d'années".

Mais Israël a d'ores et déjà rejeté ces arrangements proposés par Washington, croit savoir le quotidien Maariv.

Une commission ministérielle israélienne a adopté dimanche un projet de loi, présenté par la droite ultra-nationaliste, qui prévoit l'annexion de la vallée du Jourdain même en cas d'accord de paix avec les Palestiniens.

Bien qu'il ait, selon les commentateurs israéliens, surtout une valeur symbolique, ce projet a été dénoncé par les Palestiniens.

Ces derniers acceptent uniquement le déploiement d'une force internationale, une solution rejetée par Israël qui veut pouvoir "se défendre lui-même".

Jeudi matin, une délégation de députés de droite et d'extrême droite, conduite par le ministre de l'Intérieur Gideon Saar, a inauguré une implantation juive dans la vallée du Jourdain "qui est israélienne et le restera", selon eux.

D'après un sondage publié mardi par l'Université hébraïque à Jérusalem, 51% des Israéliens estiment que les efforts américains échoueront (29%) ou n'auront aucun effet (22%) contre 39% seulement qui pensent qu'ils aboutiront, un chiffre en baisse par rapport à un sondage similaire en août 2009.

jkb-agr/cbo

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