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Les travaux du chantier du canal de Panama menacés d'être suspendus

Les travaux du chantier du canal de Panama menacés d'être suspendus
(FILES) Panama Canal locks under construction as seen on August 20, 2013. A Spanish-led consortium threatened on January 2, 2014 to halt a massive, $5.3 billion (3.9-billion-euro) expansion of the Panama Canal, which handles five percent of world maritime trade, because of a row over cost overruns. AFP PHOTO/Rodrigo ARANGUA (Photo credit should read RODRIGO ARANGUA/AFP/Getty Images)
RODRIGO ARANGUA via Getty Images
(FILES) Panama Canal locks under construction as seen on August 20, 2013. A Spanish-led consortium threatened on January 2, 2014 to halt a massive, $5.3 billion (3.9-billion-euro) expansion of the Panama Canal, which handles five percent of world maritime trade, because of a row over cost overruns. AFP PHOTO/Rodrigo ARANGUA (Photo credit should read RODRIGO ARANGUA/AFP/Getty Images)

Les sociétés en charge de l'agrandissement du canal de Panama ont menacé de suspendre les travaux si l'État n'assume pas des surcoûts qui dépassent les 1,6 milliard de dollars (1,17 milliard d'euros).

Le président panaméen, Ricardo Martinelli, a formulé le voeu jeudi que le chantier continue en dépit du contentieux et il a annoncé son intention de se rendre en Espagne et en Italie pour s'entretenir avec les entreprises.

Dans un communiqué commun publié mercredi, le groupe espagnol Sacyr, l'italien Salini Impregilo, le belge Jan De Nul et le panaméen Constructora Urbana demandent

que les dépassements de coûts soient assumés par l'Autorité du canal de Panama (ACP), organisme public qui supervise le chantier, comme le prévoit selon eux le contrat.

Le consortium, appelé Grupo Unidos por el Canal, précise que l'Autorité a 21 jours pour répondre à cette demande, durant lesquels les travaux se poursuivront normalement. Mais il ajoute que le projet sera suspendu si rien ne se passe.

L'ACP a rejeté la demande du consortium en s'appuyant elle aussi sur les termes du contrat, attribué il y a quatre ans pour un montant total de 3,2 milliards de dollars.

Le président panaméen a lui aussi demandé aux entreprises de respecter leurs engagements. « Une entreprise ne devrait pas pouvoir atteindre un tel montant de dépassements de coûts sur un projet », a-t-il dit.

Selon la presse espagnole, le projet qui vise à agrandir le canal et à le rendre plus profond est achevé à environ 75 %.

L'image de l'Espagne écornée

Le consortium est emmené par Sacyr qui avait remporté le contrat en 2009 avec une offre à 3,12 milliards de dollars, bien inférieure à celles de ses concurrents et même au budget de référence, 3,84 milliards, établi par l'Autorité du canal.

Sur le site d'opinion Republica.com, l'éditorialiste politique Pepe Oneto écrit que cette affaire porte un coup au prestige de l'Espagne à l'étranger après la crise économique

partie de son secteur de l'immobilier et de la construction.

« Le gouvernement espagnol [...] savait qu'il serait impossible de tenir ce budget. Sacyr a proposé une offre très basse en étant convaincu que, au bout du compte, les

dépassements de coûts seraient financés. »

Le journal El Pais avait rapporté en 2009 que le ministre des Relations extérieures de Panama, Juan Carlos Varela, ne croyait pas lui-même à la réussite du projet du fait des difficultés financières de certaines des entreprises du consortium.

Un porte-parole de Sacyr a fait valoir que certains matériaux de construction retenus dans le budget originel s'étaient révélés inadaptés pour le chantier.

À la Bourse de Madrid, l'action du groupe de construction, dont l'endettement à fin septembre était trois fois supérieur à sa valeur boursière, a chuté de 8,95 % à 3,430 euros.

L'Autorité du Canal de Panama a assuré que, si le consortium n'honorait pas le contrat, elle appliquerait des « mécanismes prévus dans le contrat et permettant d'achever le chantier ». Elle n'a pas précisé en quoi ils consistent.

Sacyr a réalisé 55 % de son chiffre d'affaires hors de l'Espagne sur les neuf premiers mois de l'année et, sur ces 1,3 milliard d'euros de C.A. à l'international, Panama a contribué à hauteur de 25 %. Les analystes de Banco Sabadell en concluent que l'affaire est moins dommageable pour les résultats du groupe que pour son image à l'international.

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