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Le bilan des violences à Kinshasa dépasse les 100 morts

Le bilan des violences à Kinshasa dépasse les 100 morts

Les affrontements qui se sont produits lundi en République démocratique du Congo (RDC) ont fait 103 morts, dont huit militaires, selon un nouveau bilan communiqué mardi par les autorités.

Ces violences ont été attribuées à des partisans du pasteur Paul Joseph Mukungubila. Ce chef religieux, qui s'est proclamé « prophète de l'Éternel », dénonce l'influence du Rwanda sur le gouvernement de Joseph Kabila, que ses fidèles qualifient d'étranger.

D'après des témoins, de jeunes gens armés ont tenté de s'emparer lundi de l'aéroport de Kinshasa. Ils ont également fait irruption au camp militaire Tshatshi, près du ministère de la Défense, et au siège de la radiotélévision nationale congolaise (RTNC).

Leurs attaques ont été repoussées par les forces armées de la RDC.

« Je suis un homme de paix », dit Mukungubila

Interrogé par Radio France Internationale, Paul Joseph Mukungubila a indiqué avoir « perdu un grand nombre de frères » dans les affrontements de la veille. Il a ajouté que ses partisans n'étaient pas armés et qu'il ne comprenait pas ce qui s'était passé. « Ils sont arrivés les mains vides [...] Je suis un homme de paix », a-t-il dit.

Dans un communiqué publié sur Facebook, son « ministère de la Restauration à partir de l'Afrique noire » affirme que ce sont des soldats congolais qui sont à l'origine de ces violences.

Ils s'en seraient pris dimanche à Lubumbashi, à plus de 2400 km au sud-est de Kinshasa, à de jeunes gens distribuant une lettre ouverte de Mukungubila puis auraient ouvert le feu le lendemain sur la résidence d'un proche du « prophète ». Dans cette lettre, Paul Joseph Mukungubila accuse Joseph Kabila d'être un étranger qui ne devrait pas être autorisé à rester au pouvoir.

« Suite à toutes ces attaques, les frères, se trouvant dans d'autres villes, se sont soulevés pour protester, d'autant plus que ce n'est pas la première attaque menée par les autorités contre le prophète Joseph Mukungubila », poursuit-il.

Comme nombre de détracteurs du président de la RDC, Paul Joseph Mukungubila accuse Joseph Kabila d'être un Rwandais. Il considère que cette origine étrangère supposée explique l'accord de paix récemment conclu avec les rebelles essentiellement tutsis du mouvement M23 dans l'est de la RDC, accord qu'il conteste.

Dans ce même communiqué, il est écrit que des partisans de Paul Joseph Mukungubila se sont également soulevés dans les villes de Kindu et de Kisangani.

Jeunes manipulés, selon le gouvernement

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, dément cette version des événements.

Selon lui, les assaillants à Kinshasa étaient de jeunes gens armés de pistolets et de grenades et manipulés par Paul Joseph Mukungubila, ce qui a amené l'armée congolaise à intervenir à la résidence du pasteur à Lubumbashi.

« Nous étions tous sous le choc. C'étaient de jeunes gens, certains très jeunes, qui étaient manipulés en vue de commettre une mission suicide », a dit Lambert Mende. « Le gourou n'a pas été aussi courageux que les jeunes qu'il a utilisés pour commettre cette attaque [...] C'est un fugitif. Il est en fuite. »

Les vols domestiques et internationaux ont pu reprendre à l'aéroport Ndjili de Kinshasa, mais 10 avions qui se trouvaient sur le tarmac au moment de l'attaque vont subir des vérifications pendant 48 heures, a ajouté Lambert Mende.

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