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Bahreïn: l'opposition chiite annonce l'arrestation de son chef

Bahreïn: l'opposition chiite annonce l'arrestation de son chef

Le principal mouvement de l'opposition chiite bahreïnie, qui anime la contestation dans le pays, a annoncé samedi l'arrestation de son chef, cheikh Ali Salman.

"Al-Wifaq peut confirmer que cheikh Ali Salman a été arrêté. Il peut être considéré en état de détention après une série de mesures illégales qui ont consisté à le convoquer au siège des investigations criminelles et à le déférer devant le procureur général pour interrogatoire", écrit le mouvement dans un bref communiqué, sans préciser les motifs de ces mesures.

Aucune réaction ou explication n'ont été enregistrées, pour le moment, du côté des autorités sur cette arrestation.

Dans un autre communiqué, Al-Wifaq a indiqué que ses partisans avaient commencé à se rassembler devant la résidence de cheikh Ali Salman, dans le quartier de Bilad al-Kadeem, dans le centre de Manama, après avoir appris son arrestation.

Ces partisans ont déployé des portraits du jeune chef du mouvement, âgé de 48 ans, pour "dénoncer" les mesures prises contre lui et "demander sa libération immédiate", indique le texte.

Mais les forces de l'ordre sont vite intervenues pour disperser les manifestants, toujours selon Al-Wifaq, qui a dénoncé l'utilisation de gaz lacrymogènes qui ont indisposé de nombreuses personnes.

Dans un communiqué publié à Beyrouth, le Hezbollah chiite libanais a condamné cette arrestation y voyant "le signe de la faillite politique" du régime bahreïni et appelle à un grand mouvement de solidarité avec cheikh Ali Salman.

Al-Wifaq, le plus important des groupes de l'opposition bahreïnie, milite officiellement pour une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe, peuplé en majorité de chiites, et dirigé par une vieille dynastie sunnite, celle des Al-Khalifa.

Il affirme sans cesse rejeter la violence mais les troubles qui secouent ce pays sont imputés en partie par les autorités à ses partisans.

Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par les chiites.

Face à la persistance de ce mouvement, le pouvoir a alourdi cet été les peines pour les auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés. Les autorités ont également interdit les manifestations à Manama.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 89 personnes ont été tuées à Bahreïn depuis le début de la contestation.

Début décembre, l'opposition, dominée par Al-Wifaq chiite, avait proposé de relancer le dialogue national destiné à sortir le pays de la crise politique, une proposition fraîchement accueillie par le pouvoir.

L'opposition avait suspendu le 19 septembre sa participation au dialogue national en protestation à l'arrestation de l'un des ses leaders, Khalil Marzouk, pour incitation à la violence.

Elle a demandé, dans le cadre de sa proposition de début décembre, la libération de "tous les prisonniers d'opinion, l'arrêt des campagnes de sécurité et de presse contre l'opposition et la fin des procès politiques".

L'opposition a également proposé de soumettre à référendum tout accord éventuel à l'issue du dialogue, ainsi que la présence et le soutien à ce dialogue d'un représentant du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et du secrétaire général des Nations unies.

Bahreïn fait partie du CCG qui comprend également l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït.

Après l'échec d'une session en juillet 2011, le dialogue national avait été réengagé en février dernier.

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