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Yémen: accord pour une solution de la question sudiste

Yémen: accord pour une solution de la question sudiste

Les participants au dialogue national au Yémen ont signé tard lundi un document prévoyant une "solution juste" de la question du Sud, qui retardait jusqu'ici la conclusion de ces assises nationales, un accord qualifié d'important par l'ONU mais rejeté par trois factions politiques.

Ce document a été paraphé, en présence du président Abd Rabbo Mansour Hadi, par les représentants des principales forces politiques du pays à l'exception de la tendance dure du Mouvement sudiste, qui réclame la sécession de cette partie du pays qui était un Etat indépendant avant 1990.

Cette tendance boycotte le dialogue national, une conférence destinée à préparer l'élaboration d'une nouvelle Constitution et des élections générales en 2014, au terme d'une période de transition de deux ans après le départ, sous la pression de la rue, de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Une faction au sein du Congrès populaire général (CPG), fidèle à l'ancien président Saleh, le Parti socialiste yéménite (PSY) et le parti nassérien (nationaliste arabe) ont aussi, dans des communiqué séparés, annoncé leur rejet de l'accord.

Dans le cas du CPG, le document a été pourtant signé par Abdel Karim Al-Aryani, secrétaire général de ce parti, que continue de diriger M. Saleh et dont le vice-président est l'actuel chef de l'Etat.

L'accord charge le président Hadi de former une commission pour déterminer le nombre d'entités ou régions du prochain Etat fédéral. Cette commission aura le choix entre former deux régions dans le sud et quatre dans le nord, ou deux grandes régions (Nord et Sud), ou peut choisir toute autre option qui ferait l'objet d'un consensus national, précise le document.

Les participants au dialogue, qui aurait dû clore ses travaux le 18 septembre, étaient d'accord sur le principe d'un Etat fédéral mais pas sur le nombre de régions.

Jusqu'ici, les autonomistes sudistes réclamaient un Etat fédéral de deux entités, le Nord et le Sud, tandis que des délégués nordistes et le chef de l'Etat proposent qu'il soit formé de plusieurs entités.

Le document reconnaît les "injustices" faites au sud après l'unification du pays en 1990 et prévoit un mécanisme de compensations et de restitution de biens confisqués aux habitants de cette partie du pays.

Il prévoit la parité entre le Nord et le Sud dans les futures nominations au sein des différents niveaux de l'administration et dans les recrutements des forces de sécurité et de l'armée.

Il donne aussi un droit de regard des régions sur l'exploitation des ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz, et sur la distribution des revenus de ces ressources entre l'Etat fédéral et les entités qui le forment.

Dans une déclaration à l'AFP, l'émissaire spécial de l'ONU au Yémen Jamal Benomar a salué ce "saut qualitatif" pour résoudre la question du sud.

"C'est un moment historique" et l'Etat fédéral qui sera instauré au Yémen marquera "une rupture totale avec une période de conflits, d'oppressions, d'abus et de mauvaise gestion des richesses", a-t-il souligné.

"Avec cet accord, nous abordons la fin du dialogue national", a-t-il conclu.

Sur le terrain, la situation reste tendue dans le Sud où se multiplient les incidents armés, souvent meurtriers.

A Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, trois soldats et deux hommes armés ont été tués dans un accrochage qui a éclaté lorsque les forces gouvernementales sont intervenues pour disperser une manifestation favorable à une sécession du Sud, selon une source policière et des membres du Mouvement sudiste.

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