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Centrafrique: les humanitaires face à un "défi logistique"

Centrafrique: les humanitaires face à un "défi logistique"

Les humanitaires engagés en Centrafrique ont indiqué vendredi faire face à un "véritable défi logistique" alors que les violences les empêchent toujours d'assurer pleinement leurs activités tandis que les besoins restent importants.

"Les centres de santé, les hôpitaux continuent d'être pris pour cible des attaques de la part de miliciens non identifiés", a déclaré un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic.

"Un hôpital à la sortie de Bangui a été pillé dans la nuit du 17 au 18 décembre par des inconnus", a-t-il indiqué.

D'une façon générale, a-t-il dit, "la situation continue d'être difficile" alors que la violence armée persistante "cause un problème pour le déplacement de nos équipes pour visiter les hôpitaux, les centres de santé".

Pour sa part, la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Elisabeth Byrs, a estimé que la situation en Centrafrique était "un véritable défi logistique" pour les humanitaires.

"Les opérations sont dangereuses à certains endroits pour le personnel", alors même que l'organisation entend élargir peu à peu ses opérations pour atteindre un million de personnes dans le pays en 2014 (contre 500.000 cette année), a-t-elle relevé.

Depuis le début des affrontements le 5 décembre, le PAM a pu distribuer de l'aide à 166.000 personnes dans tout le pays.

A Bangui, où près de 40.000 personnes ont trouvé refuge près de l'aéroport, le PAM n'est toujours pas parvenu à rétablir ses activités de distribution d'aide (à un km de l'aéroport). Mercredi, la distribution de vivres aux déplacés aura été très brève en raison de l'arrivée, une fois de plus, "d'hommes armés de machette" qui "ont commencé à piller". Depuis, l'aide n'a pas pu reprendre.

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) "craint une crise alimentaire" alors que "la saison de la faim (période entre deux récoltes, ndlr) arrive en janvier", a déclaré aux médias à Genève un porte-parole, Patrick McCormick.

Les humanitaires sont d'autant plus inquiets que la situation reste très volatile.

"Nous sommes extrêmement préoccupés par l'intensification des tensions intercommunautaires, un phénomène récent qu'exacerbe la présence de ces hommes en armes parmi la population, et qui alimente le climat de peur qui s'installe dans le pays", constate Georgios Georgantas, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Centrafrique.

Les conditions de vie des déplacés à Bangui demeurent précaires, selon le CICR. Une équipe chirurgicale du CICR doit arriver à Bangui ces prochains jours pour être déployée à l'hôpital communautaire. Elle relèvera l'équipe chirurgicale de Médecins sans frontières (MSF) présente sur place et prendra en charge les 60 malades et 109 blessés actuellement soignés à l'hôpital.

Depuis le 5 décembre, les massacres entre chrétiens et musulmans (la majorité des anciens rebelles) ont fait près d'un millier de morts dans le pays, selon un dernier bilan de l'organisation Amnesty international.

apo/pjt/abk

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