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Les Européens en ordre dispersé au sommet "défense"

Les Européens en ordre dispersé au sommet "défense"

Pour la première fois depuis 2008, les dirigeants européens ont débattu jeudi de la défense, où la coopération va rester limitée en raison des fortes réticences britanniques et de la faiblesse des budgets militaires de nombreux pays.

La discussion, qui a débuté en milieu d'après-midi au sommet européen à Bruxelles, devait mettre en lumière les divergences entre chefs d'Etat et de gouvernement sur ce sujet sensible qui touche directement à la souveraineté des Etats.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a marqué haut et fort les limites qu'il fixait au débat. Il a réaffirmé que Londres bloquerait toute initiative allant dans le sens de la création d'une défense européenne.

"Il est sensé pour les nations de coopérer dans le domaine de la défense afin d'assurer notre sécurité. Cela est dans notre intérêt mais il n'est pas bon pour l'UE de se doter de capacités communes, d'armées, de moyens aériens et du reste", a-t-il affirmé.

L'intransigeance britannique est depuis longtemps prise en compte tant par les Etats que par les institutions européennes.

Le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a résumé l'état d'esprit général en exprimant ses espoirs que l'UE allait "faire un pas", même si "on est loin d'une défense intégrée".

"L'Europe pourrait travailler de manière beaucoup plus étroitement coordonnée", a estimé la chancelière allemande, Angela Merkel, en évoquant une "mise en commun" plus poussée dans les équipements.

Le président français François Hollande a été plus précis en citant un accord de coopération dans "le drone de nouvelle génération qui pourrait être justement l'une des réalisations de l'Europe".

L'absence de drones de surveillance est l'une des principales lacunes militaires des Européens, contraints de s'équiper en matériel américain ou israélien.

Sept pays de l'UE, dont la France, l'Allemagne et l'Italie, ont récemment lancé un projet visant à développer, à l'horizon 2020, un appareil européen de moyenne altitude et de longue endurance (MALE) de nouvelle génération, qui puisse être utilisé à des fins militaires comme civiles.

Invité à participer au débat, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a exhorté les Européens à "éviter les doublons et le gaspillage" dans le contexte d'austérité qui pèse fortement sur les budgets militaires. "Renforcer la défense en Europe renforcera l'Otan", l'organisation à laquelle appartiennent 22 des 28 pays de l'UE, selon lui.

En arrivant à Bruxelles, M. Hollande a également exprimé sa volonté de convaincre ses partenaires de soutenir financièrement les opérations militaires françaises en Afrique.

Se félicitant de l'appui de la plupart des pays de l'UE aux interventions au Mali et en Centrafrique, il a émis le souhait que "les financements" suivent "ces soutiens politiques".

Il défend ainsi la création d'un fonds européen destiné à financer les interventions d'urgence dans les pays en crise. Mais cette idée a été accueillie fraichement par de nombreuses capitales, qui privilégient le soutien au coup par coup.

Paris cherche par ailleurs des partenaires prêts à déployer des soldats en Centrafrique, ce qu'ont jusqu'à présent décliné la plupart des capitales européennes, dont l'Allemagne.

La Belgique n'a pas écarté l'idée de participer à la sécurisation de l'aéroport de Bangui, évoquant la possibilité d'y envoyer 150 militaires. "Nous pouvons en discuter, mais dans un cadre plus large, européen", a prudemment déclaré jeudi M. Di Rupo.

A Bruxelles, la Commission européenne met en avant le soutien important apporté à la Centrafrique avec l'aide humanitaire d'un côté, et le financement à hauteur de 50 millions d'euros de la force africaine Misca, déployée sous mandat de l'ONU.

jri-ha/jlb/plh

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