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Les Européens divisés sur la défense, après un accord sur les banques

Les Européens divisés sur la défense, après un accord sur les banques

Les dirigeants européens ont eu du mal jeudi à faire progresser leur coopération en matière de défense, quelques heures après un accord majeur sur les banques.

Au lendemain de sa réélection pour un troisième mandat, la chancelière allemande, Angela Merkel, a plaidé pour une plus grande coopération entre Européens en matière de défense, au menu d'un sommet européen pour la première fois depuis cinq ans.

"L'Europe pourrait travailler de manière beaucoup plus étroitement coordonnée", a-t-elle déclaré à son arrivée à Bruxelles, en évoquant une "mise en commun" dans les équipements.

Le président français, François Hollande, a souhaité des "résultats", en plaidant pour un accord de coopération dans "le drone de nouvelle génération qui pourrait être justement l'une des réalisations de l'Europe".

Mais le Premier ministre britannique, David Cameron, a sèchement confirmé que Londres bloquerait toute initiative allant dans le sens d'une véritable défense européenne.

"Il est sensé pour les nations de coopérer dans le domaine de la défense afin d'assurer notre sécurité. Mais il n'est pas bon pour l'UE de se doter de capacités communes, d'armées, de moyens aériens et du reste", a-t-il affirmé.

Au cours d'un débat de plus de deux heures, avant le dîner, M. Cameron est parvenu, avec le soutien de Mme Merkel, à repousser toute velléité française d'un co-financement européen des opérations extérieures, selon une source européenne.

Se félicitant d'avoir reçu l'appui de "la quasi-totalité" des gouvernements européens pour les interventions armées de la France au Mali et en Centrafrique, M. Hollande avait affirmé à son arrivée que "les financements" devaient "suivre ces soutiens politiques". Mais il n'a pas convaincu ses partenaires.

Les dirigeants de l'UE devraient limiter leurs ambitions au lancement de quelques programmes, notamment dans les drones ou le ravitaillement en vol.

Le sommet s'était ouvert sur une note plus positive dans la foulée d'un accord sur l'union bancaire, le projet censé éviter à l'avenir que les problèmes des banques ne se répercutent sur l'ensemble de l'économie.

Après des mois de blocage, dû en grande partie aux élections allemandes, les ministres des Finances sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à s'entendre sur le mécanisme destiné à régler le sort des banques en faillite de la zone euro. Un compromis jugé "décisif", voire "historique".

Mais les critiques n'ont pas tardé, certains responsables reprochant au mécanisme retenu sa complexité, en particulier Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui a jugé le compromis "inquiétant" et a prédit de "très longues négociations".

Parallèlement, quelques milliers de manifestants ont bloqué jeudi les accès au quartier européen pour protester contre les politiques d'austérité.

Les Européens progressent aussi à pas comptés sur un chantier de plus longue haleine, celui de l'approfondissement de l'union économique et monétaire, c'est-à-dire du renforcement du contrôle des politiques économiques des Etats membres. Les Allemands insistent pour sanctuariser la discipline budgétaire au travers de "contrats" entre Etats et institutions européennes, alors que les Français plaident pour plus de "solidarité" financière entre Européens.

Mais les positions se rapprochent et, un an et demi après l'ouverture de ce chantier, les chefs d'Etat ou de gouvernement devraient se fixer l'objectif d'atteindre un "accord global" en juin 2014. Il faudra toutefois des années, et peut-être une révision des traités européens comme le souhaite l'Allemagne, pour avoir une chance d'aboutir à des résultats concrets.

Vendredi, les chefs d'Etat et de gouvernement doivent aborder plusieurs questions de politique étrangère, notamment l'Ukraine, en pleine crise depuis que son président a reporté la signature d'un accord d'association avec l'UE.

Désarmée face à la Russie, qui a promis 15 milliards de dollars à cette ancienne république soviétique au bord de la faillite, l'Union européenne devrait se contenter d'adresser un message de soutien au peuple ukrainien, et répéter qu'elle est toujours prête à signer l'accord. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a assuré jeudi que les accords signés avec Moscou n'étaient "pas en contradiction" avec l'intégration européenne.

jlb/aje/plh

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