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Le Front islamique syrien a refusé de rencontrer les Américains (ambassadeur)

Le Front islamique syrien a refusé de rencontrer les Américains (ambassadeur)

L'ambassadeur américain en Syrie Robert Ford a indiqué que le Front islamique, nouvellement constitué en Syrie, avait refusé de rencontrer des responsables américains, dans une déclaration mercredi à la télévision Al-Arabiya.

"Le Front islamique a refusé de s'asseoir à la table avec nous, sans donner de raisons", a déclaré M. Ford au lendemain d'une déclaration du secrétaire d'Etat américain John Kerry affirmant qu'une rencontre entre les deux parties était "possible".

"Nous sommes prêts à les voir parce que nous parlons avec tous les partis et groupes politiques en Syrie", a ajouté M. Ford qui s'exprimait en arabe.

Plusieurs factions rebelles se sont unies le mois dernier pour former le Front islamique, une coalition non liée à Al-Qaïda, devenue le plus important des groupes rebelles en Syrie avec des dizaines de milliers de combattants.

John Kerry a déclaré mardi lors d'une conférence de presse aux Philippines que "les Etats-Unis n'ont pas encore rencontré le Front islamique à ce jour". "Il est possible que cela arrive", avait-il ajouté, après des informations de presse indiquant que des responsables américains se préparaient à rencontrer des représentants du Front islamique cette semaine en Turquie.

Les Américains, qui ont renoncé en septembre à frapper militairement le régime syrien, ont régulièrement fait état de rencontres avec une "large section" des groupes rebelles, tout en excluant de parler avec ceux affiliés à Al-Qaïda.

Le Front islamique est "une alliance de groupes islamistes connus au sein de l'opposition syrienne" et "nous pouvons engager (le dialogue) avec le Front islamique parce qu'ils ne sont pas, bien sûr, considérés comme des terroristes", a assuré lundi la porte-parole adjointe du département d'Etat Marie Harf, en allusion à la liste noire d'organisations terroristes étrangères dressée par Washington.

Mercredi, le régime syrien s'est dit "surpris" de voir les Américains dialoguer avec des "terroristes", terme utilisé par le pouvoir à Damas pour désigner l'ensemble des rebelles depuis le début de la guerre.

"Le ministère des Affaires étrangères est surpris par les propos du Secrétaire d'Etat américain et de la porte-parole du département d'Etat qui ont récemment souligné la détermination des Etats-Unis d'entamer des discussions avec le 'Front islamique' qui est un groupe terroriste", selon un communiqué repris par l'agence officielle Sana.

"Ces déclarations condamnables (...) sont en contradiction avec les responsabilités des Etats-Unis qui, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, doivent veiller à l'application des résolutions portant sur la lutte contre le terrorisme", a indiqué le ministère.

"Comment l'administration américaine va-t-elle justifier auprès de son opinion publique son dialogue avec Al-Qaïda en Syrie, alors que c'est ce même réseau qui a mené les attentats contre les tours du World Trade Center? Comment se justifiera-t-elle alors qu'elle a envahi l'Afghanistan sous prétexte de combattre le terrorisme?", poursuit le texte.

"Il vaudrait mieux que les Etats-Unis lisent la charte du 'Front islamique' avant de décider tout dialogue", a indiqué le ministère, rappelant que ce groupe appelait à la création d'un "émirat islamique" dans le pays.

Les Affaires étrangères ont également estimé que ce type de dialogue était "en contradiction avec les engagements internationaux sur le fait que les groupes terroristes n'auront pas l'occasion de participer à la conférence de Genève".

Elles faisaient référence à la conférence internationale de paix qui, prévue initialement à Genève, se tiendra en janvier dans une autre ville suisse, Montreux.

ak-ram/mh/sw

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