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Syrie: les hôpitaux d'Alep débordés après des raids aériens meurtriers, réunion sur les armes chimiques

Syrie: les hôpitaux d'Alep débordés après des raids aériens meurtriers, réunion sur les armes chimiques

Les hôpitaux d'Alep étaient débordés mardi, au troisième jour de raids aériens particulièrement meurtriers sur des quartiers rebelles, le conflit ne connaissant pas de répit pendant qu'est finalisé le plan de destruction de l'arsenal chimique du régime syrien.

Après l'annonce du décès d'un médecin britannique qui était détenu par les autorités syriennes depuis plus d'un an, Londres a accusé Damas de l'avoir "de facto" assassiné.

"Rien ne saurait excuser le traitement qu'il a subi de la part des autorités syriennes qui, de facto, ont assassiné un citoyen britannique présent dans leur pays pour venir en aide aux personnes blessées pendant leur guerre civile", a déclaré sur la BBC un secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Hugh Robertson.

Il confirmait ainsi officiellement la mort d'Abbas Khan, un chirurgien orthopédiste londonien arrêté en novembre 2012 après avoir travaillé dans des hôpitaux d'Alep.

La métropole du Nord de la Syrie est la cible de frappes de l'armée de l'air qui ont fait 20 morts mardi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

En trois jours, ces raids ont fait près de 120 morts selon cette organisation qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires en Syrie.

Dimanche, l'armée de l'air avait mené un de ses raids les plus meurtriers, avec 76 personnes dont 28 enfants tués dans des quartiers contrôlés par les rebelles dans l'est d'Alep. Lundi, 20 personnes, ont également péri dans ces frappes.

Selon Médecins sans Frontières, les hôpitaux du nord de la ville, déjà démunis, étaient débordés par l'afflux de victimes.

"Les docteurs se retrouvent face à des décision extrêmement difficiles en raison d'un tel flot de patients", déplore Aitor Zabalgogeazkoa, coordinateur de MSF en Syrie.

"Les hélicoptères ont visé différentes zones, dont une école et le rond-point d'Haydarya, où les gens attendent les transports en commun", selon lui.

L'ONG a fait état dans son communiqué de plus de cent personnes tuées notamment par des barils lancés depuis des hélicoptères.

Selon l'OSDH et des militants, l'armée utilise des "barils d'explosifs" tapissés de béton et remplis de TNT "pour faire un maximum de destructions et de morts".

Une source de la sécurité syrienne a réfuté l'utilisation de barils, tandis qu'une autre a indiqué que l'armée préfère utiliser ces barils au lieu des missiles qui sont plus onéreux car importés de Russie.

A la Haye, l'organisation chargée de superviser la destruction de l'arsenal syrien se réunissait mardi afin de valider les derniers détails de ce plan de destruction malgré des retards de plus en plus probables.

Selon la très serrée feuille de route de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), les armes chimiques déclarées par Damas doivent être détruites pour le 30 juin. Les agents les plus dangereux devraient avoir quitté le territoire syrien le 31 décembre.

Mais son avancement a déjà été ralenti, notamment en raison du manque de sécurité.

Le conflit syrien a une nouvelle fois débordé au Liban, où une voiture piégée a visé mardi une position du Hezbollah, faisant un nombre indéterminé de victimes, selon un responsable des services de sécurité.

Ces derniers mois, plusieurs explosions ont visé des fiefs du puissant mouvement chiite au Liban, en riposte selon des experts à l'envoi de milliers de miliciens du Hezbollah pour se battre aux côtés des troupes régulières syriennes.

Alors que s'approche la conférence de paix sur la Syrie qui doit rassembler régime et opposition le 22 janvier en Suisse, à Montreux, des représentants des Kurdes syriens se sont réunis mardi au Kurdistan irakien pour tenter d'aplanir leurs différends.

Les deux principaux groupes kurdes de Syrie sont en désaccord depuis que l'un a annoncé, sans l'accord du second, la création d'une administration autonome dans les zones à majorité kurdes du pays.

Les Etats-Unis ont de leur côté indiqué ne pas être opposés à des discussions avec des rebelles islamistes qui ont fusionné fin novembre en une puissante force, le Front islamique, non liée à Al-Qaïda.

Alors qu'une trentaine de journalistes étrangers ont déjà été enlevés en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011, le quotidien turc Milliyet a annoncé être sans nouvelle depuis plus de deux semaines de l'un de ses photographes qui se trouvait en Syrie.

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