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Merkel inaugure son troisième mandat par une visite à Paris

Merkel inaugure son troisième mandat par une visite à Paris

Angela Merkel, conformément à une règle non écrite, consacrera mercredi la toute première visite à l'étranger de son troisième mandat à la France, où l'on espère que la "grande coalition" qu'elle a formée avec les sociaux-démocrates convergera davantage sur les enjeux européens.

La chancelière allemande rejoindra le président François Hollande pour un entretien suivi d'une déclaration à la presse et d'un dîner de travail. Ils se retrouveront dès le lendemain à Bruxelles pour un sommet des Vingt-Huit consacré à la défense européenne et à l'union bancaire, première épreuve du feu pour un couple franco-allemand recomposé.

A Paris, on voit dans cette visite "la démonstration de la volonté des deux dirigeants de continuer à exercer leur responsabilité vis-à-vis de l'Europe".

Il s'agit d'une "réaffirmation de la continuité" de la relation franco-allemande même si des "évolutions" sont attendues sur les dossiers européens avec l'entrée de ministres sociaux-démocrates au gouvernement allemand, avance-t-on prudemment dans l'entourage du président socialiste français.

Au vu de l'accord de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates, l'Elysée s'attend à ce que le nouveau gouvernement allemand mette "en oeuvre des choses intéressantes".

"En termes sociaux, d'investissements, dans les politiques allemandes, il peut y avoir des orientations qui serviront l'Europe", commente-t-on de même source.

Un conseil des ministres franco-allemand organisé en France formalisera les engagements des deux pays début 2014, précise-t-on encore.

Le calendrier politique, observe-t-on à l'Elysée, promet "trois ans et demi d'une stabilité suffisante en France comme en Allemagne" avant le renouvellement des dirigeants des deux pays. La prochaine présidentielle en France est programmée au printemps 2017.

Avec cette visite à Paris, Angela Merkel rendra la politesse au président français qui, sitôt après sa prise de fonctions, le 15 mai 2012, s'était envolé pour Berlin, voyage marqué par un incident rarissime, quand la foudre s'était abattue sur l'avion présidentiel.

Les deux dirigeants seront accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier et le socialiste Laurent Fabius qui a placé la barre très haut. Il s'agit d'"essayer, si les Allemands le veulent bien, de bâtir un projet commun à proposer à l'ensemble des pays d'Europe", a-t-il déclaré, l'objectif étant "de permettre aux Européens d'aimer de nouveau l'Europe".

Le retour au pouvoir des sociaux-démocrates à Berlin, même au sein d'une coalition avec les conservateurs, "change des choses sur le plan social" et "va sûrement aussi donner une tonalité plus tournée vers l'emploi", a estimé le chef de la diplomatie française, jugeant qu'"en matière d'environnement, d'approche européenne, ça va permettre d'avancer plus".

Français et Allemands pourront tester l'état de leurs relations dès jeudi à Bruxelles où le président français entend arracher un accord sur l'union bancaire censée parer le risque d'une nouvelle crise des banques européennes.

Sur la Défense, François Hollande plaidera pour la création d'un instrument européen de financement permanent des interventions militaires d'urgence dans les pays en crise. Mais seules les opérations conduites sous la bannière de l'Union européenne en bénéficieraient, reconnaît-on à Paris.

Ainsi, ni l'opération Serval lancée par la France au Mali en janvier, ni Sangaris, déclenchée le 5 décembre en Centrafrique, "ne seraient concernées en l'état", concède-t-on. Quant au montant du fonds ou au calendrier, ils restent à fixer même si Paris souhaiterait une mise en oeuvre "par exemple à la fin du premier semestre".

Pour Claire Demesmay, experte du Conseil allemand des relations internationales (DGAP), un centre de réflexion berlinois, "il ne faut pas s'attendre à une rupture dans la relation franco-allemande".

La situation économique des deux pays trahit "un vrai déséquilibre" tandis que conservateurs et sociaux-démocrates allemands manifestent "une proximité de vue sur la sortie de crise", fait-elle valoir.

Claire Demesmay s'attend toutefois à des "inflexions". La politique sociale "va jouer un rôle accru dans la politique allemande" et "donnera de l'oxygène à la relation franco-allemande", analyse-t-elle.

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