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Le président ukrainien va signer avec Poutine, l'opposition tempête

Le président ukrainien va signer avec Poutine, l'opposition tempête

Le président ukrainien part mardi pour Moscou pour signer des accords de coopération et parler d'un prêt de plusieurs milliards de dollars, au grand dam de l'opposition qui manifeste depuis la suspension d'un accord avec l'UE.

Viktor Ianoukovitch et son homologue russe Vladimir Poutine doivent présider à des consultations à l'issue desquelles "seront signés un ensemble d'accords bilatéraux", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Des médias ont aussi évoqué un prêt pouvant aller jusqu'à 15 milliards de dollars de la Russie à l'Ukraine, pays qui fait face à une profonde crise économique et financière.

L'opposition ukrainienne, qui a appelé à manifester en masse, a intensifié ses actions mardi.

Environ 200 militants pro-européens ont organisé un piquet sur la route de l'aéroport que devait emprunter le président, a indiqué le parti Batkivchtchina sur son site.

Sur la place de l'Indépendance dans le centre de Kiev, un membre de l'opposition a appelé à aller manifester "devant les organes du pouvoir".

"Ianoukovitch va décider quelque chose avec Poutine. Nous devons montrer qu'il ne contrôle plus rien ici", a lancé ce militant, Igor Loutsenko.

Ce déplacement intervient au surlendemain d'une nouvelle manifestation monstre de l'opposition, galvanisée par la dénonciation de la visite de Viktor Ianoukovitch à Moscou, et par un assaut policier lancé -- sans réussir -- la semaine dernière contre les opposants à Kiev.

Dans une résolution adoptée dimanche, l'opposition a "interdit" au chef de l'Etat de signer des accords en vue de l'adhésion à l'Union douanière d'ex-républiques soviétiques pilotée par Moscou.

L'opposition, qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes dimanche et les weekends précédents, appelle à un grand rassemblement mardi à 18H00 (16H00 GMT).

Deux ex-ministres ukrainiens des Affaires étrangères, Boris Tarassiouk et Volodymyr Ogryzko, ont publié mardi une lettre ouverte à leurs anciens collègues diplomates. "N'oubliez pas que les diplomates ukrainiens ne vendent pas leur pays et leur peuple", ont-ils écrit.

Face aux atermoiements du pouvoir ukrainien, le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Fuele a annoncé dimanche que les discussions en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine étaient suspendues, faute d'"engagement clair" de M. Ianoukovitch à signer ce document.

L'opposition ukrainienne, qui accuse le président de "vendre l'Ukraine à la Russie", a affirmé qu'il pourrait céder à la Russie le système de gazoducs du pays pour obtenir un rabais sur le prix du gaz et un crédit de plusieurs milliards de dollars.

"Nous ne voulons pas que les intérêts nationaux soient trahis", a lancé lundi soir Vitali Klitschko, l'un des dirigeants de l'opposition.

Les autorités ukrainiennes sont embourbées dans une crise politique inédite depuis la Révolution orange de 2004, née du refus fin novembre de Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, pourtant prévu de longue date, y préférant un rapprochement avec la Russie.

Le chef de l'Etat a fait valoir que cet accord, vu d'un très mauvais oeil par Moscou, aurait des conséquences désastreuses pour l'économie de l'Ukraine, déjà en récession et au bord de la faillite, et très dépendante de son puissant voisin.

Cette décision a poussé des centaines de milliers d'Ukrainiens pro-européens à descendre dans la rue.

Ils exigent la démission du Premier ministre et des élections législatives et présidentielle anticipées.

Plusieurs accords devraient être signés mardi à Moscou mais aussi bien les autorités ukrainiennes que russes ont affirmé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière n'était pas à l'ordre du jour de cette visite.

Toutefois, le ministre russe de l'Economie Alexeï Oulioukaïev a déclaré lundi qu'une "feuille de route" portant bien sur l'abolition des barrières commerciales entre les deux pays serait examinée.

Le conseiller économique du Kremlin, Andreï Belooussov, a déclaré que Moscou pourrait accorder un important crédit à l'Ukraine pour l'aider à sortir de la crise.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont tenté lundi de rassurer leur homologue russe Sergueï Lavrov, affirmant qu'un éventuel rapprochement entre l'Ukraine et l'UE n'aurait "aucun impact négatif" sur la Russie.

Signe de détérioration des relations, la Russie a déployé des batteries de missiles de courte portée Iskander-M dans la région de Kaliningrad, frontalière de l'Union européenne, uns annonce qui a suscité l'inquiétude en Europe et aux Etats-Unis.

neo/lpt/ros

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