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Droits de l'Homme: l'UE doit démarrer le dialogue avec l'Iran (eurodéputée)

Droits de l'Homme: l'UE doit démarrer le dialogue avec l'Iran (eurodéputée)

L'Union européenne doit saisir l'opportunité de l'accord nucléaire conclu avec l'Iran pour entamer le dialogue sur la question des droits de l'Homme, a estimé mardi une eurodéputée en visite à Téhéran.

Le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'Homme, Stavros Lambrinidis, pourrait "démarrer les modalités d'un dialogue" avec les autorités iraniennes, a déclaré à l'AFP la députée écologiste belge Isabelle Durant.

"Une fois que le processus sera ouvert, il sera difficile à interrompre", a ajouté l'eurodéputée, soulignant que "la fenêtre d'opportunité ne va pas rester ouverte très longtemps" alors que l'Iran et les grandes puissances négocient la mise en application de l'accord signé le 24 novembre à Genève pour régler la crise autour du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Selon cet accord, valable six mois, l'Iran doit limiter ses activités nucléaires en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. L'ONU et l'Union européenne s'engagent également à ne pas imposer de nouvelles sanctions liées au nucléaire pendant cette période, tandis que l'administration américaine doit "éviter" d'en imposer.

Mais les discussions ont été suspendues la semaine dernière après la décision des Etats-Unis d'allonger la liste des entreprises soupçonnées de violer les sanctions contre Téhéran.

Lors d'une rencontre lundi soir, le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif "nous a assurés de sa volonté de respecter l'accord à la lettre" malgré "le coup de canif de la liste noire américaine qui n'a pas facilité les discussions" de la délégation, a dit Mme Durant.

Dimanche déjà, M. Zarif avait affirmé que l'Iran poursuivait "sérieusement" les négociations nucléaires avec les grandes puissances malgré "le geste inapproprié" des Etats-Unis.

La délégation européenne s'est entretenu mardi avec le président du Parlement, Ali Larijani, et son frère Mohammad Javad Larijani, secrétaire général du Conseil supérieur iranien des droits de l'Homme.

"Nous devons être dans une posture d'ouverture et de dialogue, convaincre les responsables iraniens que des efforts sur les droits de l'Homme sont dans l'intérêt de l'Iran", a expliqué la députée écologiste.

Elle a souligné les "violations graves des droits de l'Homme comme la peine de mort, les détentions arbitraires, les arrestations de journalistes" ou le "système assez pervers" de l'interdiction officielle des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook qui sont toutefois utilisés par une partie de la population, et même par les membres du gouvernement.

Les huit eurodéputés, qui concluent leur visite mardi soir, ont rencontré des membres du gouvernement et du Parlement, ainsi que l'avocate Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi, colauréats en 2012 du Prix Sakharov, décerné par le Parlement à des défenseurs des droits de l'Homme.

Mme Sotoudeh est sortie de prison en septembre, après trois ans d'emprisonnement pour "actions contre la sécurité nationale et propagande contre le régime", deux chefs d'accusation fréquemment utilisés contre les opposants.

Elle avait été libérée avec plusieurs autres opposants politiques, dans un geste d'ouverture du nouveau président Hassan Rohani.

Cette rencontre a provoqué la colère de responsables conservateurs, le député Kazem Jalali dénonçant dans la presse "l'ingérence" de la délégation "dans les affaires intérieures de l'Iran".

En octobre 2012, une visite officielle d'eurodéputés avait été annulée après le refus de l'Iran d'autoriser une rencontre avec M. Panahi et Mme Sotoudeh.

cyj/feb

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