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Camp d'Achraf en Irak: la justice espagnole enquête sur un proche de Maliki

Camp d'Achraf en Irak: la justice espagnole enquête sur un proche de Maliki

Un tribunal espagnol a décidé d'étendre à Faleh al-Fayad, conseiller à la sécurité du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, une enquête sur des raids meurtrier en 2009, 2011 et 2013 contre le camp de réfugiés iraniens d'Achraf, en Irak.

Faleh al-Fayad fera l'objet d'une enquête "pour délits présumés contre la communauté internationale" en tant que président du "Comité Achraf" dépendant du Premier ministre irakien, selon la décision du tribunal central d'instruction de l'Audience nationale à Madrid, datée du 21 novembre.

Cette enquête intervient à la suite d'une plainte déposée contre lui "comme personne responsable de graves infractions à la quatrième Convention de Genève" pour "son implication présumée dans les massacres du 8 avril 2011 et du 1er septembre 2013 de +personnes protégées+ en vertu de la IVe Convention de Genève vivant à la Cité d'Achraf", selon la décision.

En réponse à cette décision de la justice espagnole, la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi, a appelé les opposants iraniens en grève de la faim, en Irak et dans le monde, à cesser leur action.

"Avec l'ouverture de cette procédure judiciaire contre les responsables de crimes contre l'humanité, la campagne internationale pour la libération des otages et la protection du camp Liberty (près de Bagdad, ndlr) continuera avec encore plus de force jusqu'à son règlement final", a jugé Mme Radjavi, dans un communiqué.

Le juge Fernando Andreu, qui instruit le dossier, avait décidé en janvier 2011 d'enquêter sur les violences commises par des soldats et policiers irakiens dans le camp d'Achraf, où vivent des membres de l'opposition iranienne au nord de Bagdad, qui auraient fait onze morts en 2009.

Il se fonde sur des accusations de proches de victimes.

Ceux-ci avaient en outre demandé l'implication dans cette affaire du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, en vain, puisque celui-ci "bénéficie d'une immunité", avait affirmé le juge Andreu.

Les plaignants affirment que le 8 avril, 2.500 hommes des forces irakiennes, avec au moins 140 véhicules, "ont attaqué les habitants d'Achraf en utilisant des blindés, des commandos, de l'infanterie, des troupes d'intervention rapide et des bataillons anti-émeutes".

Il affirment également que le 1er septembre 2013, "les forces militaires irakiennes qui encerclent et occupent Achraf ont permis l'assassinat de sang-froid de 52 résidents", selon la décision du 21 novembre.

Les Nations unies avaient reconnu que 52 résidents du camp avaient été tués dans l'attaque, dont certains abattus d'une balle dans la tête alors qu'ils avaient les mains liées.

"Sept autres +personnes protégées+ ont été enlevées durant cette attaque et n'ont pas encore été libérées", souligne la justice espagnole.

Les Moujahidine du peuple, dont une centaine de membres habitaient le camp d'Achraf, ont accusé une unité spéciale des forces de sécurité irakiennes, dépendant du Premier ministre, d'être responsable de l'attaque du 1er septembre 2013. Le gouvernement irakien a mis en place une commission d'enquête et affirme que ses forces se sont défendues après avoir été attaquées.

Les Moujahidine du peuple ont été fondés en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du Chah, puis le régime islamique. Ils ont été chassés d'Iran dans les années 1980.

La plupart des membres du groupe se sont installés à Achraf pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), avec le soutien du régime de Saddam Hussein.

Ils ont été désarmés après l'intervention américaine en 2003, et le gouvernement irakien à majorité chiite, qui s'est rapproché de Téhéran, cherche depuis lors à se débarrasser de leur présence jugée encombrante.

Des dizaines de Moudjahidine du Peuple ont été tués au cours de près d'une douzaine d'attaques de leur camp depuis le départ des troupes américaines d'Irak fin 2011.

ib-thm/jeb

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