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Une statue géante de Mandela invite l'Afrique du Sud à s'unir

Une statue géante de Mandela invite l'Afrique du Sud à s'unir

Après dix jours d'hommages planétaires et de deuil national, la "journée de la réconciliation", fériée en Afrique du Sud, était encore dédiée lundi à Nelson Mandela avec l'inauguration d'une statue géante au siège de la présidence.

Neuf mètres de haut, 4,5 tonnes de bronze: la statue est présentée comme la plus grande au monde du héros de la lutte anti-apartheid, qui se tient souriant, les bras largement ouverts.

Alors que d'autres sculptures le présentent le poing levé, Nelson Mandela "embrasse la nation toute entière et nous invite à nous unir, nous, la Nation arc-en-ciel", a souligné le président Jacob Zuma.

La cérémonie était prévue de longue date pour coïncider avec le 16 décembre, fêtée comme la "Journée de la réconciliation" depuis la chute du régime raciste d'apartheid en 1994.

Hasard du calendrier, elle intervient au lendemain des funérailles d'Etat du premier président noir du pays, inhumé dans le village rural de son enfance, Qunu (sud), à un millier de kilomètres de Johannesburg.

"Adieu à un roi. Repose en paix", "Enfin chez lui", "Le dernier voyage": les Unes des quotidiens étaient intégralement consacrées lundi à l'enterrement et à la dernière cérémonie officielle d'hommages au grand homme.

Les funérailles, à la fois solennelles et émouvantes, ont conclu dix jours de deuil national. Les drapeaux aux couleurs de la Nation arc-en-ciel, en berne depuis l'annonce de sa mort le 5 décembre au soir, flottaient à nouveau lundi dans tout le pays.

L'inauguration de la statue "signale le début d'une nouvelle période, consacrée à faire vivre l'héritage de Madiba", a déclaré le porte-parole de la présidence Mac Maharaj.

Lutte pour la liberté, l'égalité et la paix, mais aussi pour le pardon et contre les injustices sociales et économiques: les combats de Nelson Mandela ont été multiples.

Mais, près de 20 ans après l'avènement de la démocratie multiraciale, les inégalités et la pauvreté subsistent et nourrissent des incompréhensions entre les Noirs, beaucoup plus pauvres malgré l'émergence d'une classe moyenne et opulente, et les Blancs, encore largement détenteurs du pouvoir économique.

Lors des funérailles dimanche, le président Zuma a promis de poursuivre les efforts pour "que l'Afrique du Sud continue à grandir".

"Tu resteras la lumière qui nous guidera sur le long chemin pour construire l'Afrique du Sud de tes rêves", a-t-il lancé à son illustre prédécesseur.

Lundi, des centaines de dignitaires et d'anonymes s'étaient à nouveau réunis sur les pelouses d'union Buildings, pour voir la nouvelle statue du Nobel de la Paix, qui a été salué par 21 coups de canon.

Dans la foule, des Blancs, des Noirs, se mêlaient, unis dans leur hommage au père de la Nation. Erna Laubscher, une Afrikaner, descendante des premiers colons blancs, souhaitait ainsi "communier avec le reste de la population et fêter la liberté avec eux."

A côté de membres de la famille Mandela, dont l'aîné des petit-fils Mandla, se trouvaient des représentants de la famille de Barry Hertzog, le fondateur du Parti national qui avait institué l'apartheid, dont la statue a été remplacé par celle de Mandela.

Les jeunes mariés Sizakele et Thebiso Dlamini expliquaient pour leur part avoir voulu être témoins de cette période historique. "On veut pouvoir dire à nos enfants que nous étions là", déclarait la jeune femme.

Pour elle, il s'agissait d'une séance de rattrapage, car, malgré de longues heures d'attente, elle n'avait pas réussi à entrer la semaine dernière au siège de la présidence, où 100.000 personnes ont salué la dépuille de Mandela, exposée pendant trois jours.

bur-chp/sba

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