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La Russie a bien déployé des missiles Iskander dans sa région Ouest (ministère)

La Russie a bien déployé des missiles Iskander dans sa région Ouest (ministère)

La Russie a bien déployé des batteries de missiles de courte portée Iskander-M dans sa région Ouest, qui jouxte l'Union européenne, a confirmé lundi le ministère russe de la Défense interrogé sur des informations du journal Bild concernant leur installation à Kaliningrad.

"Les systèmes de missiles opérationnels et tactiques Iskander ont en effet été déployés dans la région militaire de l'Ouest", qui comprend, entre autres, l'enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, a déclaré le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, cité par l'agence publique de presse Ria-Novosti.

Ce déploiement ne "viole aucun traité ou accord international", a-t-il affirmé.

La région militaire de l'Ouest couvre une large zone qui comprend aussi Moscou et Saint-Pétersbourg, et va jusqu'à l'océan Arctique au nord et jusqu'à l'Ukraine au sud.

Le quotidien allemand Bild a affirmé samedi que la Russie avait installé au cours des 12 derniers mois plusieurs batteries de missiles Iskander-M, également appelés SS-26, à Kaliningrad et le long de la frontière russe avec les pays baltes.

M. Konachenkov n'a toutefois pas explicitement confirmé que ces missiles dont le rayon d'action peut atteindre 500 kilomètres dans certaines versions et qui peuvent emporter des charges nucléaires, avaient été déployés à Kaliningrad.

Le Kremlin avait averti en 2011 que la Russie pourrait installer dans la région de Kaliningrad des batteries de missiles Iskander, afin de répondre aux "menaces" représentées par le projet de "bouclier antimissile" de l'Otan en Europe.

Le projet de bouclier prévoit le déploiement d'ici à 2018 de 24 missiles intercepteurs SM3-IIA en Pologne, et autant en Roumanie notamment.

Ce "bouclier" est depuis plusieurs années le principal sujet de discorde entre l'Otan et la Russie.

L'Alliance atlantique le présente comme étant destiné à protéger les pays européens membres de l'Otan d'une éventuelle menace balistique iranienne, mais la Russie le perçoit comme mettant en danger sa propre sécurité.

Ce que fait l'armée russe "ressemble à une campagne de propagande", estime l'analyste militaire Pavel Felguengaouer.

"Ils (les responsables russes) espèrent que les Polonais auront peur et se prononceront contre le déploiement de missiles américains", a-t-il déclaré à l'AFP.

"C'est une démonstration de nos capacités (militaires) et de notre mécontentement face aux agissements des Occidentaux", assure pour sa part l'analyste Alexandre Konovalov.

"C'est un peu cher pour une démonstration, mais on n'a rien d'autre pour riposter", ajoute-t-il.

Les six premiers systèmes Iskander ont été installés dans la région militaire de l'Ouest en 2010, selon le ministère de la Défense.

Cette année, plusieurs systèmes Iskander ont également été déployés dans des unités de missiles à Astrakhan, dans la région militaire du Sud qui comprend en particulier l'instable Caucase russe.

Toutes les forces de missiles de l'armée de terre russe devraient être équipées de ces systèmes d'ici à 2018, a fait savoir le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

zak-mp/nm/bds

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