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La proximité PSA-Dongfeng "n'est pas un handicap" pour Renault (Ghosn)

La proximité PSA-Dongfeng "n'est pas un handicap" pour Renault (Ghosn)

Le patron de Renault, Carlos Ghosn a estimé, dans un entretien à l'AFP, que la proximité entre son partenaire chinois Dongfeng et son rival PSA Peugeot Citroën ne constituait "pas un handicap" pour son groupe.

Q. Vous avez fait le choix de vous associer au deuxième constructeur chinois, Dongfeng, qui possède déjà des coentreprises avec votre allié nippon Nissan mais aussi votre rival PSA, et qui pourrait même monter au capital de ce dernier. Cela pourrait-il représenter une difficulté pour Renault ?

R. Carlos Ghosn: "Je ne suis pas du tout inquiet sur le fait que Dongfeng est aussi partenaire de PSA et que Dongfeng peut aller très loin sur ce partenariat avec PSA. Je ne pense pas que ceci soit un handicap pour le développement de Renault en Chine.

Je comprends parfaitement qu'il y ait une inquiétude au départ, mais quand vous connaissez l'historique des joint ventures (coentreprises, ndlr) de l'industrie automobile dans ce pays, vous vous apercevez que ces inquiétudes ne sont basées sur rien du tout.

Au moment où Nissan est entré en Chine (en 2003), Dongfeng avait déjà une coentreprise avec (le constructeur japonais) Honda, et Nissan s'était vu poser les mêmes questions: comment allez-vous créer une coentreprise avec un groupe (chinois) qui est en alliance avec votre concurrent direct? Finalement, cela fait dix ans que nous travaillons avec Dongfeng, et nous nous sommes aperçus que c'est très cloisonné. Je n'ai aucune inquiétude là-dessus: Dongfeng a des règles très strictes, ne mélange pas les genres et n'échange par les informations ni quelque pratique qui soit spécifique (aux entreprises partenaires)".

Q. Dongfeng a salué lundi le savoir-faire technologique de Renault, et les deux groupes vont ouvrir en Chine un centre de recherche où ils développeront de concert de nouvelles innovations. De quelle ampleur sont les transferts de technologiques nécessaires pour mettre le pied en Chine?

R. "Ce que Renault fait en Chine, ce n'est rien de plus ni de moins ce que les autres constructeurs font. Il y a quelque part un ticket d'entrée pour la Chine. Dans ce ticket d'entrée, il y a les usines, car si vous ne produisez pas en Chine, vous n'avez aucune chance de dépasser le demi-point ou point de parts de marché, nous en avons fait l'expérience. Mais le gouvernement (chinois) ne vous autorise pas à avoir une usine en Chine sans établir un centre d'ingénierie, c'est une condition sine qua non. Nous avons une bonne référence, c'est l'implantation de Nissan en Chine, et nous suivons ce qui a été fait. Nous avons fait ou ferons les investissements nécessaires."

Q. Vous avez l'objectif de concevoir et produire avec Dongfeng des véhicules électriques ou hybrides. Est-ce une bonne stratégie alors que, sur ce créneau, les ventes chinoises sont balbutiantes, et que Renault et Nissan peinent à voir leurs ventes de voitures électriques prendre vraiment leur essor ?

R. "L'électrique fait partie du paysage de l'industrie automobile; la seule question c'est la rapidité avec laquelle les infrastructures (qui permettent de recharger les véhicules) se mettent en place. Il faut être patient, mais la voiture électrique est franchement la seule réponse totalement efficace aux problèmes d'émissions (de gaz à effet de serre) et problèmes de pollution, que connaissent un certain nombre de pays, dont la Chine. Les Chinois se sont fixés des objectifs très ambitieux en matière de véhicules électriques, et pour l'instant ça n'a pas vraiment démarré. Donc, il y a un moment où ça devrait décoller. De manière générale, quand le gouvernement chinois se fixe un objectif, il peut peut-être tarder à l'atteindre, mais il ne le bouge pas: il y aura donc un décollage de la voiture électrique en Chine, et nous sommes prêts: aussi bien du côté de Renault que du côté de Nissan, nous avons des voitures électriques prêtes à être fabriquées pour les Chinois.

(Propos recueillis par Julien GIRAULT)

jug/seb/ros

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