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Contesté par l'opposition pro-UE, le président ukrainien se rend à Moscou

Contesté par l'opposition pro-UE, le président ukrainien se rend à Moscou

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est attendu mardi à Moscou pour une visite axée sur l'économie et très redoutée par l'opposition à Kiev qui conteste depuis plus de trois semaines son son refus de signer un accord d'association avec l'Union européenne.

Ce déplacement intervient au surlendemain d'une nouvelle manifestation monstre d'opposants à Kiev dont la résolution "interdit" au chef de l'Etat de signer des accords en vue de l'adhésion dans l'Union douanière d'ex-républiques soviétiques pilotée par Moscou.

L'opposition appelle à un grand rassemblement mardi à 16H00 GMT au moment où M. Ianoukovitch doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine accusé par les Européens d'avoir exercé des "pressions économiques inacceptables" sur l'Ukraine pour qu'elle renonce à l'association avec l'UE.

Face aux atermoiements du pouvoir ukrainien, le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Fuele a annoncé dimanche que les discussions en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine étaient suspendues, faute d'"engagement clair" de M. Ianoukovitch à signer ce document.

L'opposition ukrainienne qui accuse le président de "vendre l'Ukraine à la Russie" a affirmé qu'il pourrait céder à la Russie le système de gazoducs du pays pour obtenir un rabais sur le prix du gaz.

"Nous recevons des informations selon lesquelles le président peut obtenir un rabais sur le prix du gaz russe en échange des gazoducs ukrainiens, une composante stratégique de l'économie ukrainienne", a déclaré lundi soir Vitali Klitschko, l'un des dirigeants de l'opposition.

"Nous ne voulons pas que les intérêts nationaux soient trahis", a-t-il poursuivi.

Les autorités ukrainiennes sont embourbées dans une crise politique inédite depuis la Révolution orange de 2004, née du refus fin novembre de Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, pourtant prévu de longue date, y préférant un rapprochement avec la Russie.

Le chef de l'Etat a fait valoir que cet accord, vu d'un très mauvais oeil par Moscou, aurait des conséquences désastreuses pour l'économie de l'Ukraine, déjà en récession et au bord de la faillite, et très dépendante de son puissant voisin.

Cette décision a poussé des centaines de milliers d'Ukrainiens pro-européens à descendre dans la rue.

Ils exigent la démission du Premier ministre et des élections législatives et présidentielle anticipées.

Le pouvoir ukrainien a affirmé à plusieurs reprises ne pas avoir définitivement renoncé à conclure cet accord d'association et maintenir l'orientation européenne du pays.

Plusieurs accords devraient être être signés mardi à Moscou mais aussi bien les autorités ukrainiennes que russes ont affirmé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière n'était pas à l'ordre du jour de cette visite.

Toutefois, le ministre russe de l'Economie Alexeï Oulioukaïev a déclaré lundi qu'une "feuille de route" portant bien sur l'abolition des barrières commerciales entre les deux pays serait examinée.

Le conseiller économique du Kremlin, Andreï Belooussov, a pour sa part déclaré que Moscou pourrait accorder un important crédit à l'Ukraine pour l'aider à sortir de la crise.

"Si Ianoukovitch accepte l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière, cela ne fera qu'aggraver la crise politique" en Ukraine, souligne l'analyste politique ukrainien Volodymyr Fessenko.

"Les manifestations de masse ont une influence sur Ianoukovitch, il est obligé de faire des concessions", estime-t-il.

dg-neo/mf

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