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Le sosie de Mandela promet de continuer à le faire vivre

Le sosie de Mandela promet de continuer à le faire vivre

Une raie nette sur le côte gauche du crâne, des yeux en amande : Ayanda Mbatyothi ressemble étrangement à Nelson Mandela jeune homme. Dimanche, l'icône mise en terre, son sosie a promis de continuer à faire vivre ses valeurs.

"Madiba n'a jamais oublié le peuple. Je vais essayer de continuer à porter cette idée", a assuré à l'AFP cet homme de 37 ans, né dans un township déshérité de l'est de l'Afrique du Sud, et qui fait profession de sa ressemblance avec le héros national.

"C'est une forte responsabilité", ajoute ce sosie professionnel d'une voix très ressemblante à celle de son modèle, décédé le 5 décembre à 95 ans et enterré dimanche dans son village d'enfance, Qunu, à un millier de kilomètres au sud de Johannesburg.

Le sosie avait fait le déplacement pour les funérailles d'Etat, mais son apparence n'a pas suffi à lui ouvrir les portes de la propriété des Mandela, sévèrement gardées par nombre de policiers et militaires.

Pourtant, il ressemble énormément à Nelson Mandela avant son arrestation en 1962 par le régime raciste d'apartheid et sa condamnation, dans la foulée, à la prison à vie pour "trahison".

Il peut d'ailleurs réciter, avec les accents du militant d'alors, le célèbre discours prononcé par Mandela lors de son procès: "Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique (...) C'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir."

La ressemblance est encore plus troublante quand Ayanda Mbatyothi prend la pose, mimant un mouvement de boxe, en référence à une photo universellement connue de Mandela, prise en noir et blanc dans les années 50 dans le township de Soweto.

Les passants s'arrêtent souvent en le croisant, pour bien le regarder avant de repartir perplexes, raconte-t-il, en ajoutant que même Mandela avait été surpris par son allure.

Au milieu des années 90, Ayanda Mbatyothi avait assisté à un meeting du Congrès national africain (ANC), le parti de la lutte anti-apartheid, au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie en 1994, et avait tapé sur l'épaule de son président, en empruntant ses accents: "Ah, vous êtes mon jumeau".

"Mandela s'est tourné vers moi, a dit + Mon Dieu!+ et s'est mis à rire", raconte le sosie, qui a incarné le Nobel de la Paix dans un film sud-africain sur Mandela et un documentaire sur l'ANC, notamment.

Comme son mentor, il participe aussi régulièrement à des événements caritatifs.

Dans ses dernières années, "Madiba avait l'habitude d'organiser des fêtes de Noël pour les enfants, rappelle-t-il. J'ai décidé de faire l'inverse: je suis un jeune Mandela et j'organise une fête de Noël pour les personnes âgées".

Alors que l'Afrique du Sud pleure le départ de son héros, Mbatyothi s'inquiète pour l'avenir de son pays, où la pauvreté et les inégalités restent criantes. "Maintenant qu'il est parti, je ne sais pas bien où notre pays va aller..."

"Mais je vais essayer de dédier ma vie à être de plus en plus comme lui", ajoute-t-il dans un sourire éclatant, tellement proche de celui du père de la Nation arc-en-ciel.

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