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Fin du vote pour la présidentielle au Chili : Bachelet en route pour la Moneda

Fin du vote pour la présidentielle au Chili : Bachelet en route pour la Moneda

Les Chiliens ont voté dimanche pour un scrutin présidentiel qui devrait ramener au pouvoir l'ex-présidente socialiste Michelle Bachelet mais marqué par un fort taux d'abstention.

La fermeture officielle des quelque 40.000 bureaux de vote a été décrétée à 18H00 (21H00 GMT), certains entamant immédiatement le comptage des voix.

Les résultats de ce deuxième tour sont attendus dans la soirée avec une grande probabilité de tendances définitives vers 22H00 GMT.

Grande favorite, la socialiste Michelle Bachelet, 62 ans, médecin de formation et première femme élue à la tête d'un pays sud-américain en 2006, devrait l'emporter haut la main sur sa rivale conservatrice Evelyn Matthei.

A la fermeture, les bureaux de vote étaient quasiment déserts depuis de longues heures, alors que la température à Santiago a grimpé jusqu'à 32°C et que les achats de Noël battaient leur plein, ont constaté les équipes de l'AFP.

Pour César Gonzalez, président du bureau de vote dans une école du centre de la capitale, "le fait que pour tout le monde l'élection est jouée d'avance peut expliquer le manque d'affluence".

Par contraste, dans le quartier populaire de Meiggs, au coeur de Santiago, c'est la bousculade autour des boutiques à petits prix qui vendent cadeaux et décorations de Noël.

"Aujourd'hui, je n'ai pas voté puisque j'ai déjà voté au premier tour. Pourquoi voter deux fois, si c'est Michelle qui gagne ?", s'interrogeait Gustavo Huerta, 60 ans, les bras chargés de cadeaux.

Plus de 13 millions d'électeurs - sur une population de quelque 16,5 millions d'habitants - ont été appelés aux urnes.

"Je demande aux gens de voter, c'est très important que les gens qui veulent un pays qui marche bien aillent voter", a exhorté dans la journée la candidate de la droite au pouvoir Evelyn Matthei.

Pour sa part, la candidate socialiste a appelé ses compatriotes à voter "pour les changements dont le Chili a besoin".

"Pour le Chili, il s'agit de la première élection présidentielle avec le vote volontaire", a rappelé Michelle Bachelet.

L'abstention a dépassé les 50% au premier tour et pourrait s'accentuer en raison de l'importante avance de Mme Bachelet, de la proximité des fêtes de fin d'année et des grandes vacances scolaires ainsi que de l'absence d'enjeu réel, selon des analystes.

L'abolition du vote obligatoire date de 2011. Aux municipales d'octobre 2012, l'abstention avait atteint 60%.

Michelle Bachelet avait largement pris la tête du premier tour il y a un mois avec 46,6% des voix face à huit autres candidats. Elle est créditée pour ce deuxième tour de 64% des intentions de vote.

Evelyn Matthei, 60 ans, ex-ministre du Travail du sortant Sebastian Piñera (centre-droit), investie tardivement après une cascade de retraits de leaders conservateurs, a reconnu qu'il s'agissait du combat de "David contre Goliath", soulignant qu'une victoire face à la candidate socialiste relèverait du "miracle".

Les deux femmes qui s'affrontent dans un duel électoral sans précédent en Amérique latine ont la particularité de partager un passé commun.

Filles de généraux de l'Armée de l'air qui étaient des amis proches, elles ont partagé les jeux de l'enfance et l'ambiance familiale d'une base militaire.

Mais le coup d'Etat qui a installé la dictature d'Augusto Pinochet en 1973 changera leur vie à tout jamais. Alberto Bachelet fut torturé à mort pour sa fidélité à l'égard du président déchu Salvador Allende. De son côté, Fernando Matthei a rejoint la junte militaire.

Après un premier mandat (2006-2010) achevé avec une cote de popularité intacte, Mme Bachelet a passé trois ans à la tête de l'ONU-Femmes à New York.

L'ex-présidente a promis de mettre en marche dans les 100 jours après son élection un ambitieux programme de réformes.

Ce programme est notamment fondé sur une révision de la Constitution de 1980 héritée de la dictature, une réforme fiscale envisageant une augmentation de l'impôt des sociétés de l'ordre de huit milliards de dollars (3% du PIB) destinée notamment à une refondation du système éducatif pour instaurer une éducation publique de qualité, l'amélioration du système de santé et des services publics.

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