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Ukraine: opposition et partisans du pouvoir face à face à Kiev

Ukraine: opposition et partisans du pouvoir face à face à Kiev

L'opposition ukrainienne pro-européenne et les partisans du président Viktor Ianoukovitch se faisaient face à face dans un climat tendu samedi à Kiev, le parti au pouvoir organisant une grande contre-manifestation à proximité du centre de la contestation.

L'opposition est mobilisée depuis plus de trois semaines sur la place de l'Indépendance pour réclamer le départ du chef de l'Etat, à qui elle reproche d'avoir renoncé à un accord avec l'UE au profit d'un rapprochement économique avec la Russie.

Elle appelle à une nouvelle grande manifestation massive dimanche, de même ampleur que celles des deux dimanches précédents, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes.

Les partisans de M. Ianoukovitch ont appelé de leur côté à un grand rassemblement dès samedi à 12H00 locales (10H00 GMT) sur la place de l'Europe, à seulement quelques centaines de mètres de la place de l'Indépendance.

Peu avant le début de la manifestation, des milliers de personnes brandissant des drapeaux aux couleurs du Parti des régions du président, affluaient sur les lieux.

"Nous voulons la stabilité", a expliqué Dmytro Khorounjy, 29 ans. "Les manifestations détruisent l'économie".

Dans leur déclaration aux autorités, les organisateurs ont indiqué prévoir la venue de 200.000 personnes, a indiqué une porte-parole de la police à l'AFP.

"Les forces de l'ordre sépareront les participants", a-t-elle précisé.

Les services de sécurité ont annoncé avoir renforcé leurs mesures de sécurité, invoquant la multiplication des alertes à la bombe ces derniers jours.

Du côté des pro-européens, la place de l'Indépendance, où se trouvaient samedi des milliers de manifestants, ressemble de plus en plus à un camp retranché.

Après l'échec d'un assaut policier dans la nuit de mardi à mercredi, les forces anti-émeutes battant en retraite devant l'afflux de milliers de personnes, les manifestants ont dressé des barricades de plus de deux mètres, renforcées par des amas de neige tassés, des sacs de sable, des barils et des fils barbelés.

L'une des ces barricades barre le boulevard Khrechtchatik qui sépare les rassemblements des deux camps samedi.

Les Etats-Unis, qui avaient dénoncé en termes très durs l'assaut de la police mercredi matin, ont demandé aux autorités ukrainiennes de laisser les manifestations de ce week-end se dérouler de manière pacifique.

Le sénateur républicain John McCain, ancien candidat à la présidentielle américaine doit rencontrer samedi à Kiev "des responsables du gouvernement, de l'opposition et de la société civile au moment où ils cherchent à déterminer l'avenir de leur pays", a indiqué son porte-parole, Brian Rogers.

L'opposition espère signer dimanche une nouvelle démonstration de force, galvanisée par la tentative de les déloger dans la semaine qui a gonflé ses rangs, alors que selon elle Viktor Ianoukovitch pourrait dès mardi conclure des accords économiques lors d'une visite à Moscou.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, accusé par les Européens de pressions sur Kiev, a vanté les "intérêts économiques réels" d'une entrée de l'Ukraine, en récession et au bord de la faillite, dans l'Union douanière dont elle fait partie avec des ex-républiques soviétiques.

Selon les experts, Kiev pourrait obtenir rapidement une baisse des prix du gaz voire un crédit.

Le ministre russe des Affaires étrangères, a jugé samedi que le mouvement de protestation était l'oeuvre de "provocateurs".

Le fait que nos partenaires occidentaux aient, semble-t-il, perdu le sens des réalités, m'attriste profondément", a déclaré Lavrov sur la chaîne de télévision Rossiya 24.

De son côté, l'UE, à l'issue de négociations avec une délégation ukrainienne à Bruxelles, a demandé jeudi aux autorités ukrainiennes de s'engager "clairement" sur la voie européenne. Elle a promis un soutien financier "à la hauteur de ses ambitions".

Viktor Ianoukovitch, dont l'opposition demande la démission, est resté ferme vendredi lors de pourparlers inédits avec les chefs de file de l'opposition.

Il s'est contenté d'une promesse d'amnistie pour les manifestants interpellés.

"Le pouvoir n'a pris en compte aucune de nos exigences. Cette table ronde n'est qu'un simulacre", a déclaré en sortant le champion du monde de boxe et dirigeant du parti Udar (la Frappe) Vitali Klitschko.

os-gmo/abk

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