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Thaïlande: l'armée refuse de se ranger du côté des manifestants, appelle à voter

Thaïlande: l'armée refuse de se ranger du côté des manifestants, appelle à voter

L'armée thaïlandaise a rejeté samedi un appel des opposants à la Première ministre Yingluck Shinawatra à rejoindre leurs rangs pour la renverser, prônant la "négociation" et la participation aux élections anticipées de février.

Au cours d'une réunion publique avec les plus hauts gradés du pays, le leader de la fronde anti-Shinawatra a dit "espérer" que les forces armées "décideront de soutenir le peuple" pour obtenir le départ du gouvernement Shinawatra et "mettre fin" à la crise.

"Les Thaïlandais doivent choisir leur camp (...). J'attends votre décision", a dit Suthep Thaugsuban, un ancien vice-Premier ministre qui a démissionné du parti Démocrate pour mener les manifestations, émaillées de violences, qui secouent Bangkok depuis plus d'un mois.

La rencontre, à laquelle assistaient le commandant en chef ainsi que les chefs des armées de Terre, de l'Air et de la Marine, était retransmise en direct à la télévision.

Thanasak Patimaprakorn, le chef des forces armées, a appelé les manifestants à poursuivre la négociation aux fins de parvenir à un "consensus".

Au sujet des élections anticipées fixées au 2 février, Thanasak Patimaprakorn a exhorté Suthep à les "rendre possibles" en renonçant à les boycotter comme il en a l'intention. Le scrutin, que le parti au pouvoir, Puea Thai, devrait facilement remporter, pourrait être supervisé par des "observateurs neutres", selon lui.

Une alliance de bourgeois de Bangkok proches du Parti démocrate et ultra-royalistes réclament la fin de ce que l'opposition appelle le "système Thaksin", du nom de l'ancien Premier ministre, renversé par un coup d'Etat en 2006, frère aîné d'Yingluck Shinawatra.

Le putsch de 2006 contre Thaksin, qui reste le personnage à la fois le plus détesté et le plus aimé du royaume malgré son exil, avait marqué le début de plusieurs années de violences politiques et de manifestations massives de ses partisans et opposants.

La crise actuelle, qui a fait plusieurs morts, est la pire depuis celle de 2010, lorsque quelque 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois, avant un assaut de l'armée (90 morts, 1.900 blessés).

Au moment où les premières violences ont éclaté début décembre, l'armée a envoyé quelque 3.000 soldats, non armés, en renfort de la police et a facilité une rencontre --infructueuse-- entre Yingluck et le meneur du mouvement Suthep Thaugsuban.

Une intervention militaire ne serait pas une hypothèse absurde dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.

Mais les généraux ont semblé réticents à réellement intervenir dans cette crise. Le puissant chef de l'armée de terre Prayut Chan-O-Cha a assuré cette semaine que les militaires laisseraient "les politiques résoudre ce problème".

Après le "coup" de 2006, les généraux étaient restés au pouvoir plus d'un an, mais le parti pro-Thaksin avait gagné les premières élections post-coup en décembre 2007, et toutes les élections depuis plus de dix ans.

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