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Kenya: un 50ème anniversaire marqué par une série d'attaques

Kenya: un 50ème anniversaire marqué par une série d'attaques

Treize personnes ont été tuées au Kenya au cours de quatre d'attaques menée en cinq jours, la semaine du 50ème anniversaire de l'indépendance. L'une de ces attaques a visé des touristes pour la première fois depuis deux ans.

Dernier attentat en date, un engin explosif a tué quatre personnes et en a blessé 36 dans un bus samedi en fin d'après-midi dans un quartier de Nairobi, majoritairement peuplé de Somaliens et de Kényans d'origine somalie.

Aucune de ces quatre attaques n'a pour l'heure été revendiquée et aucun de leurs auteurs arrêtés. Le Kenya est la cible d'attaques récurrentes depuis que l'armée kényane est entrée dans le sud somalien en octobre 2011, pour y combattre les insurgés islamistes shebab.

Un observateur occidental a refusé samedi de faire un lien entre ces attaques, de types différents, perpétrées dans des régions différentes. "Nous n'avons pas d'éléments pour l'instant" permettant d'en tirer une analyse ou de parler de vague", a-t-indiqué à l'AFP, appelant à la prudence sur les interprétations.

Depuis le début de l'année, explosions de grenades ou fusillades, embuscades contre la police ou assauts contre des commissariats ont fait une cinquantaine de morts dans diverses zones du Kenya, mais particulièrement dans sa partie Est, frontalière sur 700 km de la Somalie et où s'ajoutent également des conflits locaux.

Ce bilan n'inclue pas les 67 morts et la vingtaine de disparus de l'assaut spectaculaire, le 21 septembre, par un commando shebab du centre commercial Westgate de Nairobi, fréquenté par la classe huppée kényane et les expatriés. L' attaque la plus meurtrière au Kenya depuis l'attentat contre l'ambassade américaine en 1998.

S'y ajoutent également les nombreuses victimes des conflits parfois très meurtriers entre communautés locales à travers le Kenya, où pullulent les armes.

Vendredi soir, une personne avait été tuée et trois blessées dans une double explosion sur un marché de la localité de Wajir, à une centaine de km de la frontière somalienne. "Il semble qu'il s'agissait d'engins explosifs artisanaux", a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police de Wajir, ayant requis l'anonymat.

Mardi dans le département de Garissa, huit personnes, dont cinq policiers, avaient été tuées dans une embuscade au cours de laquelle leur véhicule avait été mitraillé, à une vingtaine de km de la frontière somalienne. Un policier est en outre porté disparu depuis cette attaque.

Mais la semaine a surtout été marquée, jeudi, jour anniversaire du cinquantenaire du Kenya indépendant, par un rare attentat visant des touristes à Mombasa, deuxième ville du pays, majoritairement musulmane comme le reste de la très touristique côte kényane.

Une grenade, lancée sur un minibus transportant des touristes britanniques, a rebondi sur la vitre du véhicule, sans exploser. Il s'agit de la première attaque visant directement des touristes depuis mi-2011 et la vague d'enlèvements d'étrangers dans des régions proche de la Somalie, qui a poussé Nairobi à intervenir militairement de l'autre côté de la frontière.

Les touristes britanniques avaient quitté leur hôtel de Diani, station balnéaire prisée au sud de Mombasa, et étaient en route pour la célèbre réserve animalière du Masaï-Mara (sud-ouest). L'homme ayant lancé la grenade n'avait pas été arrêté en fin de semaine.

"Mombasa avait déjà été visée, mais c'est vrai qu'une attaque contre un bus de touristes, c'est une nouveauté". Toutefois "c'est très différent d'un acte purement djihadiste de type Westgate", note l'observateur interrogé.

Si les shebab avaient endossé la responsabilité de l'attaque de Westgate, la plupart des attentats visant à intervalles réguliers le Kenya depuis deux ans ne sont pas revendiqués.

Les autorités les attribuent le plus souvent aux islamistes somaliens ou à leurs sympathisants kényans. Elles ont également mis en cause, lors d'attaques dans la région côtière, un mouvement sécessionniste, le Mombasa Republican Council (MRC).

Mais les départements de Wajir et de Garissa connaissent, comme plusieurs autres régions kényanes, de graves conflits entre tribus, souvent liés à des différends sur l'accès à l'eau ou aux pâturages et parfois alimentés par des politiciens locaux.

Ces conflits, dans des régions où les armes pullulent, dégénèrent régulièrement en affrontements très meurtriers entre milices locales, qui s'en prennent parfois aux forces de l'ordre. Et il parfois difficile d'y démêler ce qui relève de la contagion somalienne ou des conflits locaux.

ayv/jpc

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