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A Chypre, deux navires attendent d'aller évacuer l'arsenal chimique syrien

A Chypre, deux navires attendent d'aller évacuer l'arsenal chimique syrien

Deux vaisseaux danois et norvégien attendent à Chypre le feu vert pour aller chercher la partie de l'arsenal chimique syrien qui doit avoir quitté le pays fin décembre, mais ignorent pour l'instant où ils devront livrer leur cargaison.

Les Etats-Unis ont accepté de se charger d'une partie de la destruction, qui sera menée dans les eaux internationales sur un navire de la marine américaine, mais les responsables nordiques ignoraient encore comment les conteneurs lui seraient livrés.

Lorsque tout sera en place, les navires danois et norvégien escorteront deux cargos vers le port syrien de Lattaquié, où seront chargés des conteneurs remplis d'agents chimiques, qui selon la feuille de route de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) doivent quitter la Syrie avant le 31 décembre.

"Ma tâche pour l'instant, c'est de préparer les hommes pour transporter les agents chimiques du port de Lattaquié vers une destination, inconnue à l'heure actuelle", explique Torben Mikkelsen, à la tête de l'opération.

"Transporter des agents chimiques à cette échelle, c'est historique", assure Per Rostad, à la tête du vaisseau norvégien, tout en se disant confiant: "Nous sommes bien entraînés et bien préparés".

Les deux cargos, dont un seul était arrivé à Limassol samedi, transporteront au maximum 500 tonnes d'agents chimiques, précise Bjorn Schmidt, un expert danois en chimie, qui participe à l'opération.

Damas a déclaré un total de 1.290 tonnes d'armes chimiques, de précurseurs ou d'ingrédients.

Avant d'être chargés, les agents chimiques seront placés par l'armée syrienne et l'OIAC dans des containers scellés, sur lesquels seront apposés des GPS, précise M. Schmidt, qui fait partie de l'équipe d'experts civils présents sur les vaisseaux et les cargos pour prévenir tout éventuel incident.

"Le pire qui puisse arriver, c'est que des agents se renversent sur le cargo", explique-t-il, mais les experts et les militaires seraient alors là pour assurer la décontamination ou l'extraction des personnes touchées.

Selon le plan prévu, les cargos doivent récupérer les agents chimiques les plus dangereux, dit de "priorité 1", et ceux de "priorité 2". Individuellement, les agents qui seront transportés ne sont pas des neurotoxiques, mais ces précurseurs, une fois mélangés, peuvent donner des gaz mortels comme le sarin ou le VX.

"Mais je suis sûr que les personnes qui vont placer les conteneurs sur les cargos feront attention à ne pas les mettre côte à côte", explique Bjorn Schmidt. Lui-même vérifiera la cargaison, à partir des listes établies par l'ONU et l'OIAC, ainsi que grâce à un scanner qui permet de voir à travers les conteneurs.

Vérifiés et scellés avant d'être chargés sur les cargos, les conteneurs ne seront ouvert qu'une fois transférés à l'équipe qui sera chargée de les rendre inoffensifs en les neutralisant par hydrolyse (en ajoutant de l'eau aux agents chimiques, à haute température).

Le Pentagone est en train d'installer sur le MV Cape Ray, un cargo de 200 mètres, les équipements nécessaires à cette mission.

Mais pour l'instant, une question essentielle reste sans réponse: comment les Danois et les Norvégiens vont-ils livrer leur cargaison ?

"Notre option favorite serait de faire le transfert dans un port", reconnaît Torben Mikkelsen, le chef de la mission. Pour l'instant aucun pays ne s'est officiellement porté candidat pour servir de point de transit.

Le transfert pourrait aussi se faire en mer, d'un bateau à un autre, mais il serait alors plus dangereux.

Tant que l'incertitude ne sera pas levée, les vaisseaux resteront dans le port chypriote de Limassol. "Il est peu vraisemblable que nos gouvernements nous envoient chercher la cargaison sans savoir où nous allons après", estime M. Mikkelsen.

D'après la résolution 2118 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée en septembre après des menaces de frappes américaines en réaction à une attaque chimique meurtrière près de Damas, la totalité de l'arsenal chimique syrien doit être détruite avant le 30 juin.

cbo/fcc

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