Le Congrès des Etats-Unis devrait adopter la semaine prochaine une loi qui interdirait l'utilisation de fonds américains pour financer l'acquisition par la Turquie de missiles chinois destinés à être intégrés aux systèmes de défense de l'Otan.
La grande proposition de loi annuelle sur la défense contient une clause qui interdit l'utilisation de crédits américains pour "intégrer les systèmes de missiles de la République populaire de Chine dans les systèmes de défense américains", selon un document explicatif des commissions de la Défense du Congrès.
"Un tel système ne serait pas compatible et ne doit pas être intégré aux systèmes de défense par missiles de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord" (Otan), précise le texte.
Sans subventions américaines, le coût pour la Turquie de l'installation des missiles chinois augmenterait.
La loi a été adoptée jeudi par la Chambre des représentants et devrait l'être la semaine prochaine par le Sénat, avant d'être promulguée par le président américain.
Ankara a annoncé en septembre avoir retenu l'entreprise China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC) pour l'acquisition de missiles sol-air de longue portée Hongqi, un contrat estimé à 4 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).
La Turquie a justifié son choix par des raisons de prix et de transferts de technologies.
Mais la préférence accordée par les Turcs à cette entreprise, qui fait l'objet de sanctions américaines pour avoir livré des armes à l'Iran et à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses alliés de l'Otan.
Les concurrents de la société chinoise --l'américain Raytheon, le russe Rosoboronexport et le franco-italien Eurosam-- ont jusqu'au 31 janvier 2014 pour confirmer leurs offres initiales, notamment en ce qui concerne les prix et la date de livraison des équipements, a indiqué Ankara début décembre.
Le choix définitif de la Turquie devrait être confirmé à l'été 2014.
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