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Syrie: utilisation d'armes chimiques probable ou certaine sur 5 sites (rapport ONU)

Syrie: utilisation d'armes chimiques probable ou certaine sur 5 sites (rapport ONU)

Des armes chimiques ont été utilisées, de manière probable ou certaine, à cinq reprises dans le conflit syrien, affirme le rapport final des inspecteurs de l'ONU remis jeudi au secrétaire général Ban Ki-moon.

Le rapport cite des "preuves" ou des "informations crédibles" qui tendent à prouver cette utilisation dans la Ghouta près de Damas, à Khan al-Assal (près d'Alep, nord), à Jobar (près de Damas), à Saraqeb (nord-ouest) et à Achrafié Sahnaya (près de Damas). En revanche, les indices ne sont pas jugés concluants à Bahhariyé (dans la Ghouta orientale près de Damas), ni à Cheikh Maqsoud (un faubourg d'Alep).

Le rapport "conclut que des armes chimiques ont été utilisées dans le conflit en cours entre les parties en Syrie", mais il ne désigne pas les responsables de ces attaques probables à l'arme chimique car il n'entrait pas dans le cadre du mandat des inspecteurs de le faire.

Le document confirme ce que disait le rapport préliminaire des inspecteurs, remis le 16 septembre au secrétaire général de l'ONU, à propos du massacre à l'arme chimique commis selon les occidentaux par les forces du régime le 21 août. La mission "a recueilli des preuves flagrantes et convaincantes de l'utilisation d'armes chimiques contre des civils, dont des enfants, à une échelle relativement large dans la région de la Ghouta de Damas le 21 août".

En ce qui concerne Khan al-Assal, où pouvoir et opposition s'accusent mutuellement d'avoir employé des armes chimiques, la mission "a recueilli des informations crédibles qui corroborent les accusations d'utilisation d'armes chimiques le 19 mars 2013 contre des soldats et des civils".

A Jobar, près de Damas, les inspecteurs ont trouvé "des preuves concordant avec l'utilisation probable d'armes chimiques le 24 août 2013 à une échelle relativement faible contre des soldats", sans toutefois pouvoir être formels, en l'absence notamment d'informations fiables sur le système de lancement de ces armes.

A Saraqeb (nord-ouest), "les preuves récoltées suggèrent que des armes chimiques ont été utilisées le 24 août à faible échelle contre des civils".

A Achrafié Sahnaya (près de Damas), les indices récoltés -- qui sont généralement des témoignages, débris de munitions, échantillons de terre et de sang -- "suggèrent" l'utilisation d'armes chimiques le 25 août "à faible échelle contre des soldats", sans encore une fois constituer des preuves formelles, selon les inspecteurs de l'ONU.

Enfin à Bahhariyé (22 août) et Cheikh Maqsoud (13 avril), les enquêteurs n'ont "pas pu corroborer les accusations" sur le recours à l'arme chimique. A Bahhariyé, les tests sur des échantillons de sang recueillis par le gouvernement syrien "ont été négatifs".

Le gouvernement syrien avait accusé l'opposition d'avoir eu recours à l'arme chimique à Khan al-Assal, Jobar, Achrafié Sahnaya et Bahhariyé. Les autres incidents suspects avaient été signalés par l'opposition ou par des pays soutenant cette opposition comme la Grande-Bretagne et la France.

Le rapport de 82 pages (dont des annexes techniques), remis jeudi à Ban Ki-moon par Aake Sellström, un scientifique suédois chef de l'équipe d'inspecteurs, a été transmis aux membres du Conseil de sécurité qui doivent l'examiner lundi prochain.

M. Ban doit le présenter vendredi à l'Assemblée générale de l'ONU.

En recevant ce rapport, M. Ban a rappelé que l'utilisation d'armes chimiques constituait une "grave violation des lois internationales". "Nous devons rester vigilants pour nous assurer que ces armes horribles sont éliminées, non seulement en Syrie mais partout dans le monde", a-t-il déclaré à la presse.

Il a rappelé qu'à la suite d'un accord américano-russe entériné fin septembre par le vote d'une résolution de l'ONU, l'arsenal chimique syrien a commencé à être démantelé sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Aux termes de la résolution, toutes les armes chimiques syriennes doivent être détruites avant le 30 juin 2014.

avz/gde

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