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Israël: retrait d'un plan controversé de déplacement de plus de 30.000 Bédouins (officiel)

Israël: retrait d'un plan controversé de déplacement de plus de 30.000 Bédouins (officiel)

Le gouvernement israélien va retirer un projet controversé prévoyant le déplacement de 30.000 à 40.000 Bédouins du désert du Néguev, a annoncé jeudi l'ex-ministre Benny Begin, un des auteurs de ce plan baptisé "Begin-Prawer".

M. Begin a indiqué au cours d'une conférence de presse à Tel-Aviv avoir suggéré au chef du gouvernement Benjamin Netanyahu de "mettre fin au débat sur la loi".

"Le Premier ministre a accepté cette proposition", a-t-il ajouté, après que des dissensions sont apparues au sein de la majorité de droite sur ce texte, approuvé par le gouvernement en janvier puis en première lecture par le Parlement en juin, qui devait encore passer deux lectures pour devenir loi.

La Knesset (Parlement) était également très divisée, certains députés de droite considérant que les compensations financières et foncières proposées aux Bédouins en échange de leur éviction étaient trop généreuses tandis que leurs collègues de gauche qualifiaient le projet de raciste et d'usurpation de terres bédouines.

Même Benny Begin, ministre dans le précédent gouvernement Netanyahu, avait reconnu qu'il n'y avait pas de majorité en faveur de son plan au sein de la coalition gouvernementale qui va du centre-droit à l'extrême droite.

Ainsi une représentante du Foyer juif, parti nationaliste religieux situé à la droite de la droite, a salué la décision de retirer le plan "Begin-Prawer", à ses yeux un projet de loi "mauvais et injuste".

Ce retrait prouve qu'il est possible de "corriger des erreurs passées", a souligné la députée Orit Struk.

Dans un communiqué, le député arabe israélien Mohammad Barakeh s'est félicité que "la lutte contre Prawer a porté ses fruits mais il faut rester vigilant et continuer le combat".

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont estimé que le gouvernement israélien avait désormais l'occasion, selon l'Association pour les droits civiques en Israël, de "mener un dialogue véritable et honnête avec la communauté des Bédouins du Néguev".

"L'échec heureux du gouvernement israélien de faire passer cette loi discriminatoire est une occasion pour commencer à traiter les Bédouins comme des citoyens égaux", a estimé Sarah Leah Whitson, la directrice de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient, qui a appelé les autorités à "stopper immédiatement la démolition de leurs maisons".

La question bédouine a brusquement ressurgi lors de violentes manifestations le 30 novembre en Israël et dans les Territoires palestiniens contre le plan.

Il prévoyait la démolition d'environ 40 localités bédouines, l'évacuation de 30.000 à 40.000 Bédouins (en échange d'indemnités) et la confiscation de plus de 70.000 hectares.

Environ 260.000 Bédouins vivent en Israël, la plupart dans le Néguev.

Près de la moitié habitent dans des villages non reconnus par l'Etat, souvent sans aucune infrastructure moderne et dans une grande pauvreté.

La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948, compte aujourd'hui plus de 1,4 million de personnes, soit 20% de la population totale. Elle souffre de discriminations, notamment en matière d'emploi et de logement.

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