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Enlèvement de journalistes: Appel de médias internationaux aux rebelles syriens

Enlèvement de journalistes: Appel de médias internationaux aux rebelles syriens

Treize organisations de presse, dont l'AFP, ont appelé les chefs de la rébellion en Syrie à laisser travailler les journalistes librement dans les zones tenues par les insurgés sans crainte d'être enlevés.

"Nous pensons qu'il est impératif pour les chefs de l'opposition armée de s'engager à assurer que les journalistes puissent travailler en Syrie, sans courir le risque d'enlèvement", indiquent ces organisations dans une lettre principalement adressée au commandement de l'Armée syrienne libre (ASL), ainsi qu'au Front islamique, créé le 22 novembre par la fusion de sept groupes islamistes.

Nous leur demandons notamment "d'aider à identifier les groupes détenant actuellement des journalistes et prendre les mesures nécessaires pour obtenir leur libération", poursuivent-elles.

Les groupes de défense des journalistes décrivent la Syrie comme le pays le plus dangereux au monde à couvrir pour les journalistes.

Depuis le début du conflit en mars 2011, 27 journalistes et 91 citoyens-journalistes ont perdu la vie, selon Reporters sans Frontières (RSF). Les signataires de la lettre estiment qu'une trentaine d'autres journalistes sont détenus, portés disparus ou retenus en otages, dont les Américains Austin Tice et James Foley, qui a collaboré avec l'AFP, et les Français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès.

Mardi, les proches des deux journalistes espagnols capturés en septembre par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe affilié à Al-Qaïda, ont lancé un appel à leur libération.

Javier Espinosa, correspondant d'El Mundo au Moyen-Orient, et le photographe indépendant Ricardo Garcia Vilanova qui a collaboré avec l'AFP lors de précédents séjours en Syrie, ont été enlevés le 16 septembre par l'EIIL, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le pays après un reportage dans la région de Deir Ezzor (est).

L'EIIL, qui ne fait pas partie du Front islamique, détiendrait plusieurs autres journalistes, ainsi que de nombreux militants syriens.

"Nous comprenons que, comme dans toute guerre, les journalistes sont confrontés à d'importants risques d'être blessés ou tués et nous acceptons ces risques, mais le risque d'être kidnappé est inacceptable, et les chefs (de l'opposition armée) sont en position de réduire et éliminer ce risque", indique le communiqué.

De très nombreux journalistes ont traversé illégalement les frontières pour se rendre dans les zones tenues par les rebelles depuis le début du conflit.

Mais l'augmentation des enlèvements, la plupart du temps par des jihadistes, a contraint les organisations de presse à réduire leur couverture des zones rebelles.

"Les organisations de presse internationales signataires de cette lettre sont engagées à assurer une couverture équitable et en profondeur de la guerre, des activités des forces rebelles et la souffrance des civils en Syrie", dit la lettre.

Cette couverture ne peut toutefois être assurée "que si les journalistes peuvent voyager en Syrie sans crainte d'être victimes d'enlèvement par des groupes criminels ou des groupes associés aux rebelles".

La lettre a été signée par l'AFP, AP, Atlantic Media, BBC News, The Economist, Getty Images, The Guardian, The Los Angeles Times, The New York Times, Reuters, The Telegraph, The Wall Street Journal et The Washington Post.

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