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Chaire de recherche sur l'homophobie de l'UQAM: deux ans de lutte à la discrimination

Chaire de recherche sur l'homophobie de l'UQAM: deux ans de lutte à la discrimination
Lisa-Blue via Getty Images

Le Huffington Post Québec ouvre son espace à la diffusion d'articles d'étudiants universitaires en journalisme. Nous publions ici un texte de Maryline Komenan, étudiante en journalisme à l'UQAM.

La Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM a célébré en novembre deux années d’existence. Première Chaire du genre au Canada, elle compte déjà à son actif deux colloques majeurs, plus de 26 conférences et séminaires de même que la mise en place d’un programme de bourses d’études annuelles en vue de soutenir la relève en recherche. Portrait.

Sa création reflète la volonté du gouvernement québécois de lutter contre l’homophobie sous toutes ses formes. En 2007, le rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) montrait clairement les différents types de discriminations et de marginalisations vécues par les minorités sexuelles au Québec. L’homophobie est donc toujours présente alors que la loi interdit la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle. En vue de contrer ce phénomène, la CDPDJ émet alors plusieurs propositions parmi lesquelles figure la mise en place d’une Chaire de recherche.

Line Chamberland dirige la Chaire depuis 2011. Son équipe compte 11 personnes au comité de direction, 21 chercheurs associés, 7 institutions universitaires et collégiales affiliées et 57 organismes partenaires des secteurs communautaires, associatifs et publics. Mme Chamberland est professeure au Département de sexologie de l’UQAM et engagée depuis plus de 25 ans à défendre la cause des minorités sexuelles.

Selon Michèle Modin, coordonnatrice de la Chaire, il s’agit de partager les savoirs et de diffuser les connaissances. «La mission de la Chaire, c’est de mener des recherches sur l’homophobie, mais c’est aussi de créer des liens entre les chercheurs eux-mêmes et avec les partenaires qui ont des besoins de connaissances en ce qui concerne les minorités sexuelles», explique-t-elle. Les résultats des recherches sont diffusés sur le site internet, de même que sur les réseaux sociaux afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. La Chaire est aussi engagée à soutenir les étudiants intéressés par les questions liées à la diversité sexuelle.

Les chercheurs travaillent directement avec les organismes communautaires tels que la Coalition des familles homoparentales et le Conseil québécois LGBT. Steve Foster, directeur de ce conseil, se dit satisfait des réalisations de la Chaire depuis sa mise en place. Pour lui, elle était nécessaire parce que les réalités des minorités sexuelles étaient trop peu documentées. «La Chaire permet de développer la recherche sur ce que vivent et ressentent nos communautés et les résultats des études nous permettent d’intervenir adéquatement auprès du gouvernement et du public», dit-il. Aussi représentant communautaire au comité de direction de la Chaire, il se réjouit du fait que la Chaire soit de plus en plus visible et espère un plus grand développement dans les prochaines années.

Mona Greenbaum, directrice de la Coalition des familles homoparentales, pense que le travail effectué à la Chaire est très important pour informer les personnes sur leurs réalités. Elle note aussi que la coalition aide les chercheurs dans la conception des projets.

En deux ans, les travaux des chercheurs ont été récompensés. Pour souligner son caractère innovateur, la Chaire a notamment remporté le prix Phénicia décerné par la Chambre de commerce gaie du Québec.

La Chaire est financée en grande partie par le ministère de la Justice du Québec à hauteur de 475 000 $ répartis sur 5 ans. Elle bénéficie aussi de dons individuels versés à la fondation de l’UQAM et qui lui permettent de payer les quatre bourses d’excellence qu’elle offre chaque année.

Pour Line Chamberland et son équipe, la tâche ne sera accomplie que lorsque la situation des minorités sexuelles sera mieux connue et acceptée au sein de la société québécoise.

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