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Berlusconi expulsé du Sénat italien

Berlusconi expulsé du Sénat italien

Le Sénat italien a expulsé mercredi Silvio Berlusconi de ses rangs, dans la foulée de sa condamnation pour évasion fiscale. L'ancien premier ministre a déclaré à des milliers de partisans venus l'acclamer devant sa résidence de Rome qu'il s'agissait d'un jour de deuil pour la démocratie.

M. Berlusconi a relancé sa formation politique Forza Italiana et peut toujours compter sur l'appui de millions d'Italiens. Il devrait donc demeurer un personnage influent sur la scène politique du pays, même s'il ne siégera plus au parlement.

Le vote du Sénat découle d'une loi adoptée en 2012 qui interdit à quiconque est condamné à plus de deux ans de prison de détenir ou de solliciter un poste public pendant six ans. Ses avocats estiment que la loi est anticonstitutionnelle et se questionnent sur cet empressement à l'expulser alors que toutes les questions juridiques n'ont pas encore été réglées.

Le plus haut tribunal d'Italie a confirmé, le 1er août, sa peine de quatre ans de prison pour évasion fiscale. La sentence a immédiatement été réduite à un an en raison d'une amnistie générale, et M. Berlusconi la purgera en assignation à domicile ou par le biais de travaux communautaires.

M. Berlusconi a accusé les juges d'avoir eu un parti-pris contre lui et ses avocats affirment que la loi de 2012 ne peut être appliquée rétroactivement à des crimes possiblement commis avant son adoption.

L'arène politique

L'opposition italienne compte maintenant sur deux têtes d'affiche bien en vue : Silvio Berlusconi et l'ancien humoriste Beppe Grillo.

« Par lui-même, Berlusconi n'est pas assez fort pour faire tomber le gouvernement [du premier ministre Enrico] Letta, mais il va compliquer la vie au Parti démocratique [de Letta] pour demeurer dans la majorité, a dit le politologue Giovanni Orsina. Je pense que Silvio Berlusconi peut causer du tort à ce gouvernement. »

Pour sa part, le politologue James Walston, de l'Université américaine de Rome, estime que le vote et la démonstration marquent le début d'une nouvelle campagne électorale dans laquelle M. Berlusconi jouera un rôle important. « Berlusconi mène une campagne très virulente depuis quelques jours, a-t-il dit. On voit Berlusconi commencer à présenter son programme pour des élections qu'il souhaite très bientôt. »

Les problèmes juridiques de M. Berlusconi ne sont pas non plus terminés. Il doit encore se défendre d'accusations d'avoir engagé une prostituée mineure, ce qui pourrait lui valoir une peine de sept ans de prison et le chasser de la scène politique à jamais.

Reuters

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