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Le suspect des attaques de Paris bien connu des autorités

Le suspect des attaques de Paris bien connu des autorités

Condamné il y a 15 ans pour complicité dans une affaire de meurtres, l'homme arrêté mercredi soir en banlieue de Paris, soupçonné d'avoir tiré sur un photographe dans les locaux du quotidien Libération, a été placé en garde à vue par la justice française.

Abdelhakim Dekhar, âgé de 48 ans, a été appréhendé dans un stationnement souterrain de la banlieue de Paris, gisant dans une voiture après avoir tenté de s'enlever la vie en ingurgitant des médicaments.

Réanimé par les ambulanciers, l'homme d'origine algérienne a été placé en garde à vue en attendant la suite des procédures intentées contre lui. Selon le procureur de la République, il devra répondre à des accusations de tentatives d'assassinat.

Selon la police française, la concordance entre un échantillon d'ADN de l'individu et des preuves recueillies par les enquêteurs démontrent qu'il s'agit bel et bien du suspect recherché dans cette affaire.

Il a été repéré grâce au témoignage d'un homme qui l'hébergeait de temps en temps et qui a eu des « doutes » et des « inquiétudes », selon Christian Flaesch, le patron de la police judiciaire.

Abdelhakim Dekhar était activement recherché en France, où il est soupçonné d'avoir ouvert le feu lundi dans le hall d'entrée du journal parisien Libération. Il a gravement blessé un assistant-photographe avant de prendre la fuite et d'ouvrir le feu de nouveau devant une banque, à La Défense.

Selon la police, Abdelhakim Dekhar serait aussi l'homme armé qui s'est introduit vendredi dernier dans les locaux de la chaîne de télévision BFMTV, où il aurait proféré des menaces contre un rédacteur en chef de la chaîne de télévision, sans toutefois faire usage de son arme.

Un « complot fasciste »

Selon le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, le suspect a laissé des lettres dans lesquelles il explique ses gestes de façon « assez confuse », évoquant un « complot fasciste ».

La chaîne d'informations BFMTV décrit une lettre « délirante », « un charabia » dans lesquels le tireur présumé parle aussi de la Libye, de la Syrie et de la situation dans le monde arabe.

« Il [le suspect] accuse "les médias de participer à la manifestation des masses" (...) il stigmatise tour à tour le capitalisme et la gestion des banlieues », explique François Molins, procureur de Paris.

« Les experts psychiatres qui l'avaient examiné dans le cadre de l'affaire Florence Rey avaient relevé à l'époque un discours riche et fleuri révélateur de tendances affabulatoires », a rappelé jeudi le procureur.

Condamné en 1998 pour complicité de meurtre

Connu de la justice française, Abdelhakim Dekhar traîne un lourd passé judiciaire. Il a été condamné en 1998 pour complicité dans une tuerie impliquant un couple en 1994, à Paris.

Il avait été condamné à quatre ans de prison dans cette affaire pour avoir acheté le fusil à pompe qu'ont utilisé Florence Rey et Audry Maupin lors d'une cavale meurtrière qui avait fait cinq morts, dont trois policiers, le 4 octobre 1994 à Paris.

Au début des années 90, Abdelhakim Dekhar évoluait dans le giron de groupuscules anarchistes et d'extrême gauche.

Lors de son procès, il avait tenté de persuader la cour qu'il était un agent en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d'infiltrer les milieux autonomes pour débusquer d'éventuels intégristes.

Condamné exactement à la durée de sa détention provisoire, il avait été libéré.

La police française présume qu'il aurait quitté le pays un certain temps après sa libération de prison. Jusqu'ici, les raisons pour lesquelles il a attaqué des médias demeurent inconnues.

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