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La conférence de Varsovie boudée par les ONG

La conférence de Varsovie boudée par les ONG

Les grandes ONG environnementales ont quitté jeudi la conférence internationale sur le climat à Varsovie, afin de dénoncer des pourparlers qui ne « débouchent sur rien ».

« Les organisations et mouvements représentant la société civile aux quatre coins du monde ont décidé de faire un meilleur usage de leur temps en se retirant des pourparlers de Varsovie », ont entre autres expliqué Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale des syndicats et ActionAid International.

Après une nouvelle nuit de pourparlers dans le grand stade de Varsovie, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a elle-même confirmé jeudi matin que « les négociations n'avancent pas ».

Celles-ci portent entre autres sur la formulation d'un calendrier des différentes étapes qui conduiront jusqu'à l'ambitieux accord de Paris, en 2015, un objectif auquel veut parvenir la communauté internationale dans le but de freiner les changements climatiques.

L'accord de Paris, que l'on voudrait voir entrer en vigueur en 2020, serait universel, légalement contraignant et vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour le moment, les émissions de GES sont à la hausse et laissent plutôt penser à un réchauffement de près de 4 °C.

La nature des engagements attendus dans l'accord de 2015 est également un des points en litige à Varsovie, le partage des responsabilités entre pays industrialisés et pays en développement étant l'obstacle principal.

Les grands pays émergents, notamment la Chine, le premier pollueur au monde, ne cessent d'insister sur le fait que les pays industrialisés doivent en faire beaucoup plus qu'eux car ils sont les responsables historiques du réchauffement climatique. Ils mettent également de l'avant leur « droit au développement ».

Le ministre chinois Zhenhua Xie a d'ailleurs demandé lors des négociations à ce que l'accord de 2015 comprenne des « objectifs quantifiés de réduction drastique d'émissions de GES » pour les pays industrialisés, mais qu'il permette aux pays du Sud de s'engager seulement à « renforcer leurs efforts » en ce sens.

De leur côté, les pays industrialisés rejettent cette position. Ils soutiennent qu'il faut plutôt tenir compte des émissions actuelles et futures afin de déterminer la véritable responsabilité des changements climatiques. Les États-Unis, deuxième pollueur au monde, refusent notamment que la Chine bénéficie d'un traitement de faveur.

Les pays du Sud ont aussi présenté un mécanisme de réparation des « pertes et dommages », qui les aiderait, selon eux, à faire face aux catastrophes naturelles inévitables causées par le réchauffement de la planète. Les pays industrialisés rejettent l'utilité d'un nouveau mécanisme et affirment que cette question ne devrait pas être traitée comme un dossier distinct.

La conférence internationale sur le climat à Varsovie s'est ouverte le 11 novembre en présence de délégations de plus de 190 pays et doit se terminer officiellement vendredi.

Greenpeace attire de nouveau l'attention

Jeudi, Greenpeace a profité pour une deuxième fois de la conférence de Varsovie pour se faire voir. Trois militants du groupe environnemental ont escaladé le Palais de la culture de Varsovie pour y accrocher une banderole géante avec l'inscription en anglais « Sauvez l'Arctique » et « Libérez nos militants », recouvrant le logo géant de la conférence de Varsovie, qui orne le bâtiment.

Il s'agit de la deuxième action spectaculaire de Greenpeace depuis le début de cette conférence. Lundi, des militants de Greeenpeace avaient envahi le toit du siège du ministère polonais de l'Économie, où se tenait un sommet international du charbon, en marge de la conférence sur le climat. Lors de cette action, la police a arrêté 34 militants de Greenpeace.

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