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Le maire Rob Ford devrait démissionner, a lancé le ministre Jason Kenney

Rob Ford: le ministre Jason Kenney donne son avis
CP

OTTAWA - Le maire de Toronto, Rob Ford, devrait démissionner, a lancé mardi à Ottawa le ministre Jason Kenney, alors que ses collègues conservateurs évitent le sujet et n'osent le condamner ouvertement.

Selon lui, le comportement du maire est une source de déshonneur et la «situation bordélique» qui sévit à Toronto doit cesser.

Le ministre de l'Emploi, considéré comme un potentiel candidat pour devenir chef de son parti, est le premier membre du gouvernement Harper à critiquer ainsi le maire de la métropole ontarienne.

Le comportement controversé et les coups d'éclat de Rob Ford — qui ont fait le tour du monde — semblent ainsi diviser les conservateurs, même au sein du caucus.

Mardi, le puissant ministre des Finances, Jim Flaherty, a réitéré que Rob Ford était son ami et qu'il l'est toujours malgré les événements récents qui ont ébranlé l'hôtel de ville. Il n'a pas critiqué M. Ford.

«Il doit décider lui-même ce qui est mieux pour lui», a dit en guise de conseil M. Flaherty.

Le ministre Steven Blaney, interrogé mardi au sujet de Rob Ford qui a avoué notamment consommer du crack et même en avoir acheté, a répondu du bout des lèvres que personne ne devrait consommer de drogues illégales. Il a refusé de dire ce que devrait faire le maire Ford et n'a même pas mentionné son nom en répondant aux questions. Mais il en a profité pour dénoncer le comportement et attaquer le chef libéral Justin Trudeau, qui a admis avoir fumé de la marijuana.

Mais, adoptant une attitude plus dure, M. Kenney, un ministre clé du gouvernement, a ajouté que Rob Ford nuit à la réputation du service public.

«J'aurais voulu qu'il prenne un congé, mais la situation s'est détériorée au point où je crois qu'il doit démissionner», a dit Jason Kenney, à la porte de la Chambre des communes, précisant qu'il s'agit là de son opinion personnelle.

Il a expliqué le silence de ses collègues par le fait qu'il n'est pas habituel pour un politicien fédéral de se prononcer sur des affaires municipales.

Mais il a dit l'avoir fait parce qu'il passe beaucoup de temps à Toronto et qu'il a «de la misère à voir cette situation qui continue à se détériorer».

Il est allé ainsi beaucoup plus loin que le bureau du premier ministre. Son directeur des communications, Jason MacDonald, a concédé lundi dans un courriel que les allégations contre M. Ford sont «troublantes», mais ne s'est pas mouillé beaucoup plus.

«Notre gouvernement n'approuve pas l'usage illégal de drogues, surtout par des élus pendant qu'ils sont en fonction, incluant Justin Trudeau», est-il écrit. M. Harper ne s'est pas prononcé personnellement sur la situation.

Questionné sur la relation entre les conservateurs et le maire de Toronto, considéré comme un allié politique, le ministre Kenney a indiqué que M. Ford n'a jamais assisté à un événement du Parti conservateur.

Pourtant, M. Ford était un invité de marque à au moins un rassemblement politique de Stephen Harper, tenu en banlieue de Toronto pendant la campagne de 2011. Et le premier ministre était présent l'an dernier au célèbre BBQ annuel du maire Ford.

Le maire de Toronto a été graduellement dépouillé de ses pouvoirs par le conseil municipal de Toronto. Il en a perdu certains la semaine dernière et d'autres lundi, notamment une bonne partie de son budget personnel.

Pour le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, les conservateurs restent en bonne partie silencieux car M. Ford était «un de leurs joueurs, leur partenaire de pêche», a-t-il dit.

«C'est pourquoi ils l'excusent», a commenté le chef.

Les conservateurs devraient plutôt lui parler de deux choses, avance-t-il. D'abord, dire à Rob Ford d'aller chercher de l'aide. Et deuxièmement, s'il aime autant Toronto qu'il le dit, le maire devrait démissionner.

«Si les conservateurs veulent avoir de la crédibilité sur la loi et l'ordre, ils devraient prendre position sur ce qui s'est passé à Toronto», a dit M. Mulcair.

Et comme Toronto est le centre financier du pays, les investisseurs qui cherchent où investir leur argent pourraient s'inquiéter et le placer ailleurs si le cirque continue, a prévenu le chef néo-démocrate.

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