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Iran: vers un accord sur le nucléaire?

Iran: vers un accord sur le nucléaire?
AFP

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a interrompu son périple au Moyen-Orient afin de se rendre à Genève où les négociations en prévision d'un accord sur le programme nucléaire iranien semblent s'intensifier.

M. Kerry a ainsi quitté Israël et son premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui dénonce le compromis présentement discuté avec l'Iran, pour se rendre en Suisse où l'ensemble de la diplomatie occidentale converge.

Le chef de la diplomatie américaine rencontrera le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, en marge des négociations.

Les dirigeants des six grandes puissances occidentales négocient avec Téhéran à propos du programme nucléaire iranien. Aux dires de l'UE, les discussions seraient « très intenses ». Une proposition iranienne suggérant un gel partiel de son programme nucléaire en échange d'un assouplissement des sanctions économiques occidentales se retrouve au cur des discussions « extrêmement complexes », selon les négociateurs.

Un ministre iranien a même estimé, sur les ondes du réseau américain CNN, qu'un accord était possible à Genève. Il a toutefois exclu un arrêt de l'enrichissement de l'ensemble de l'uranium dans son pays. L'enrichissement de l'uranium est au cur des inquiétudes occidentales et d'Israël. Ces derniers craignent que l'uranium enrichi à 20 %, d'usage civil, soit utilisé pour obtenir de l'uranium enrichi à 90 %, pour un usage militaire.

Plusieurs ministres des Affaires étrangères convergent d'ailleurs vers la Suisse, preuve qu'un accord semble à la portée des diplomates. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, et allemand, Guido Westerwelle, sont déjà arrivés en Suisse pendant que leur homologue britannique, William Hague, serait sur le point de les rejoindre.

Les négociations ont fait place à « des avancées, mais rien n'est encore acquis », selon le Français Fabius.

La Russie préfère attendre

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, n'aurait toutefois pas l'intention d'imiter ses homologues occidentaux, du moins pour l'instant. « Le ministre n'a pas prévu y aller », a dit un porte-parole.

La Russie espère un « résultat concret », susceptible de plaire aux Iraniens comme aux six puissances. Sergueï Lavrov a admis qu'une « feuille de route » qui fournirait une solution à la crise du nucléaire iranien pourrait être conclue aujourd'hui.

Toutefois, le ministre a affirmé que Téhéran devrait pouvoir développer un programme nucléaire civil, à des fins pacifiques, sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Nétanyahou furieux

Le secrétaire d'État américain a ainsi quitté Israël et M. Nétanyahou au terme d'un tête-à-tête tendu de deux heures à l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv. M. Nétanyahou a profité de l'occasion pour rappeler à M. Kerry qu'Israël « rejetait complètement » l'accord sur le programme nucléaire iranien.

Le premier ministre israélien a rappelé à M. Kerry que « mieux valait pas d'accord qu'un mauvais accord ». « Et l'accord qui est en train d'être discuté à Genève est un mauvais accord. C'est un très mauvais accord, a-t-il poursuivi. L'Iran n'est pas obligé de démanteler ne serait-ce qu'une centrifugeuse. »

« Je conjure le secrétaire d'État Kerry de ne pas se précipiter pour signer, d'attendre, de réviser sa position, d'obtenir un bon accord », a ajouté M. Nétanyahou.

Semblant bien au fait du contenu de l'accord en préparation, Benyamin Nétanyahou a ajouté que l'Iran avait obtenu « l'accord du siècle », parce qu'ils « ont tout obtenu en échange de rien ».

« Tout ce qu'ils voulaient, un allègement des sanctions après des années d'un régime de sanctions sévères, ils l'ont obtenu, a lancé le premier ministre israélien. Ils n'ont rien à payer en échange parce qu'ils ne réduiront, en aucune façon, leurs capacités d'enrichissement nucléaire ».

L'État hébreu ne se sent « pas lié par cet accord » et a encore une fois menacé de frapper l'Iran si la République islamique ne met pas fin à son programme nucléaire.

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, en plus de l'Allemagne, proposent à l'Iran de cesser de produire de l'uranium enrichi et de réduire ses moyens de production nucléaire. En échange, l'Iran exige un allègement des sanctions internationales qui étouffent la République islamique.

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