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Erdogan s'attaque à la mixité dans les résidences universitaires

Erdogan s'attaque à la mixité dans les résidences universitaires

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a laissé entendre mardi que de nouvelles règles pourraient être adoptées pour mettre fin à la mixité dans les résidences universitaires.

Issu du Parti de la justice et du développement (AKP), formation islamo-conservatrice, le chef du gouvernement a fait savoir que le pouvoir avait déjà fermé les dortoirs mixtes dans les trois quarts des résidences des universités publiques et qu'il allait poursuivre le mouvement.

Les gouverneurs de province pourraient également être autorisés à intervenir en cas de plaintes émanant d'étudiants et d'étudiantes vivant dans un environnement mixte dans l'enseignement privé. « Comment se fait-il qu'un garçon et qu'une fille puissent vivre ensemble sous un même toit? Pourriez-vous le tolérer pour votre fille ou votre fils? », a lancé Erdogan lors d'une conférence de presse avant de quitter la Turquie pour une visite officielle en Finlande. « En tant que gouvernement démocratique conservateur [...] et si une législation est nécessaire, nous procéderons aux adaptations nécessaires », a-t-il ajouté.

Accusation d'islamisation rampante

L'AKP est accusé par ses détracteurs de chercher à islamiser de manière rampante la société et les institutions turques encore fortement imprégnées des valeurs laïques chères au fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

Les opinions de Tayyip Recep Erdogan sur la mixité dans les résidences universitaires ont d'abord été rapportées dans des fuites de la presse turque après une réunion à huis clos de l'AKP le week-end dernier.

Le chef de file du Parti républicain du peuple (CHP, première formation de l'opposition), Kemal Kilicdaroglu, a ainsi accusé le premier ministre de mettre en oeuvre un dessein islamiste. « Ils ont un projet derrière la tête [...] ils veulent faire de la Turquie un pays du Proche-Orient, a déclaré M. Kilicdaroglu. Tous les citoyens de notre pays, tout particulièrement les femmes, devraient en être conscients », a-t-il prévenu lors d'une réunion du groupe parlementaire du CHP à Ankara.

Reuters

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