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Le frère de Rob Ford veut la tête du chef de police

Le frère de Rob Ford veut la tête du chef de police
CP/The Globe and Mail

Après avoir esquivé la question pendant des mois, le maire de Toronto, Rob Ford, a admis, mardi midi, qu'il avait déjà fumé du crack.

Il a précisé qu'il avait inhalé ce dérivé de la cocaïne à une reprise il y a environ un an, sans préciser s'il s'agissait de la seule et unique occasion.

Le maire Ford a raconté qu'il était ivre à l'époque et qu'il ne se rappelait pas des détails entourant ce jour fatidique. « Je peux seulement m'excuser maintenant et tourner la page », a-t-il ajouté.

Il a aussi soutenu qu'il ne se rappelait pas qu'une vidéo avait été filmée, réclamant à nouveau que les extraits vidéo en possession de la police soient rendues publiques. Dans le passé, il a toujours nié l'existence d'une telle vidéo. Il maintenait qu'il « ne prend pas de crack ».

Rob Ford demeure en poste pour l'instant.

Réactions

La première ministre de l'Ontario Kathleen Wynne se dit préoccupée par la situation à l'Hôtel de ville, mais n'a pas voulu dire si Rob Ford se devait maintenant de démissionner.

« C'est difficile pour la Ville de fonctionner », s'est-elle contentée de répondre.

Nombre de conseillers municipaux affirment, eux, que le maire doit tirer sa révérence immédiament.

Cette bombe politique survient alors que certains conseillers municipaux cherchaient déjà à déposséder le maire de certains de ses pouvoirs et que son frère, le conseiller municipal Doug Ford, réclamait la tête du chef de police.

La motion contre le maire, qui doit être présentée devant le conseil municipal le mois prochain, l'isolerait ni plus ni moins à l'Hôtel de ville.

De son côté, le frère du maire et conseiller municipal Doug Ford avait multiplié les interviews mardi matin, accusant le chef de police de ne pas être impartial et demandant qu'il quitte ses fonctions, du moins temporairement. Ce dernier veut porter plainte contre le chef Bill Blair auprès du Bureau du directeur indépendant de l'examen de la police. Selon lui, M.Blair est « le chef de police le plus politisé que nous ayons eu ». « Il a un parti pris contre le maire », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le chef de police a révélé qu'il avait en sa possession des extraits vidéo dont les « images corroborent celles qui ont précédemment été décrites dans la presse », faisant référence à la vidéo controversée que le Toronto Star et le site américain Gawker disaient avoir vue en mai dernier et dans laquelle on apercevait un homme ressemblant au maire en train d'inhaler ce qui semblait être du crack.

Le chef Blair avait aussi affirmé lors de son point de presse, jeudi dernier, qu'il était « déçu en tant que citoyen de Toronto et pour la réputation de la ville ».

Le conseiller municipal Doug Ford a dit, mardi, qu'il s'agissait de « commentaires personnels inacceptables », alors que Rob Ford n'a été accusé de rien.

Le conseiller Ford a aussi reproché à un membre de la Commission des services de police de Toronto, Andrew Pringle, d'être dans une situation « massive de conflit d'intérêts », après qu'il eut effectué un voyage de pêche avec le chef Blair il y a des mois. « On ne peut pas avoir l'ami de pêche du chef qui siège à la Commission », qui a pour mandat de superviser le corps policier et son chef, en plus de lui allouer un budget.

La motion visant à déposséder le maire de certains de ses pouvoirs est l'initiative d'un critique fréquent du maire, le conseiller John Filion. Mais son appuyeur est un ancien allié de Rob Ford, Paul Ainslie, qui a démissionné du comité exécutif le mois dernier.

Selon la motion, le maire adjoint et les présidents actuels des différents comités municipaux resteraient en poste jusqu'aux prochaines élections municipales dans un peu moins d'un an.

L'initiative survient après que Rob Ford a menacé, plus tôt cette semaine, de congédier les membres de son comité exécutif qui ne partagent pas ses plans, affirmant qu'il était prêt à « piloter le navire, même si je suis seul à bord ».

Bill Blair ne bronche pas

Le chef de police a paru ébranlé par moments durant un point de presse, mardi matin, mais il répondu qu'il continuerait à faire son travail, malgré l'attaque du conseiller Ford.

Le porte-parole du chef Blair, Mark Pugash, a ajouté que « notre travail est d'enquêter sans peurs ou traitement de faveur ».

Pour leur part, nombre de conseillers municipaux, comme John Filion, ont affirmé que cette dernière attaque « dépassait toutes les bornes ». « Ils [clan Ford] essaient de polariser la ville d'une manière tellement dangereuse », a-t-il ajouté.

Même l'allié du maire et conseiller municipal Denzil Minan-Wong affirme que la situation a atteint un « bas-fond ». Il a réitéré, mardi, son appui au chef de police.

Le surnom de Gotham City, donné initialement à la ville de New York, symbolise la déchéance urbaine, qui a servi de toile de fond notamment aux aventures du superhéros Batman.

Le maire Rob Ford avait lui-même appelé à nouveau, lundi, le chef de police à dévoiler les extraits vidéo en sa possession. La police a rétorqué qu'il revenait aux tribunaux de décider quand la vidéo serait rendue publique, étant donné qu'il pourrait s'agir d'un élément de preuve dans le procès pour extorsion d'un ami du maire, Alessandro Lisi.

Banni du gala du chef

Par ailleurs, Doug Ford s'est plaint, mardi, du fait que son frère s'était fait dire de ne pas se présenter cette année au gala annuel du chef de police.

Au bureau du maire, on affirme que les organisateurs de l'événement prévu pour mercredi ont retiré, lundi, l'invitation qui lui avait été offerte et qu'il n'y assistera pas.

Le coorganisateur du gala rétorque qu'il a simplement appelé le chef du personnel de Rob Ford pour discuter de sa présence à l'événement et que ce dernier a compris qu'il y avait là un problème « d'image ». Mais, jamais, selon Brian Moniz, son invitation a été annulée.

« Ce n'est pas le gala personnel du chef, [c'est pour les victimes de crimes], a répondu Doug Ford. S'il veut faire de la politique, qu'il se présente à la mairie ».

Rob Ford serait « réélu facilement »

Le politologue Nelson Wiseman de l'Université de Toronto pense que le maire pourrait obtenir « facilement » un deuxième mandat en octobre prochain.

Selon lui, beaucoup de Torontois se disent qu'ils n'ont « pas élu ce gars parce qu'il est fidèle ou qu'il ne fume pas du crack ». Rob Ford a été élu, ajoute-t-il, à cause de la perception qu'il y a du gaspillage à l'Hôtel de Ville et c'est ce qui préoccupe ses partisans, selon lui.

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