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VIH/sida : une protéine clé sous toutes ses coutures

VIH/sida : une protéine clé sous toutes ses coutures

Une image précise des structures atomiques d'une protéine qui permet au VIH/sida de pénétrer dans les cellules immunitaires humaines a été réalisée par des scientifiques américains.

Le biologiste Ian Wilson et ses collègues du Scripps Research Institute affirment que cette protéine constitue la cible de choix pour un vaccin.

Cette protéine formée de trois parties se trouve sur l'enveloppe du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Cette vue détaillée est donc essentielle pour mieux comprendre comment le VIH parvient à entrer dans les cellules.

À ce jour, les virologues ne parvenaient pas à obtenir une image haute résolution au niveau atomique de cette protéine, en raison de sa complexité et de la fragilité de sa structure.

Pour y arriver, ils ont en quelque sorte fabriqué une version plus stable de la protéine pour en capter l'image avec deux techniques très précises : la cryomicroscopie électronique et la cristallographie aux rayons X.

L'équipe de recherche a ainsi pu observer les structures atomiques de la protéine, voir comment ses éléments s'assemblaient, mais surtout observer comment elle interagissait avec des anticorps qui ciblaient le VIH.

Ces travaux permettent aussi de mieux comprendre le processus complexe par lequel la protéine s'assemble et change radicalement pendant l'infection.

En outre, cette photo permet d'établir des comparaisons avec les protéines d'enveloppe d'autres virus comme celui de la grippe et Ebola.

La difficulté majeure qui empêche la création d'un vaccin capable de contrer le VIH réside dans les caractéristiques exceptionnelles de cet agent pathogène par rapport aux autres virus.

C'est que le VIH a une énorme diversité de séquences génétiques, lui donnant une grande capacité de mutations et d'adaptations. Par exemple, il existe trois différents groupes de VIH et un seul est divisé en neuf sous-types distincts avec un nombre indéterminé de variantes en circulation.

De plus, un virus d'un sous-type peut varier de 20 % jusqu'à 38 % en Afrique, où l'on compte de multiples variantes.

De surcroît, ce rétrovirus peut connaître plus de mutations lors de l'infection d'une seule personne que dans le cours d'une pandémie mondiale de grippe.

Jusqu'à présent un seul vaccin expérimental a montré un effet protecteur modeste dans un essai clinique mené en Thaïlande en 2009 auprès de 16 000 personnes.

Le détail de cette recherche est publié dans la revue Science.

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