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Y a-t-il une raison biologique expliquant que les gens gigotent?

Y a-t-il une raison biologique expliquant que les gens gigotent?
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"Arrête de gigoter !" ordonnent tous les parents. Mais devriez-vous vraiment arrêter ?

Plusieurs études ont révélé que remuer apporte en réalité des bénéfices. Mais qu’est-ce qui poussent les gens à agiter le genou ou à tapoter, a priori sans pouvoir s’en empêcher, quand ils sont placés dans des situations où ils devraient rester immobiles ?

Il se trouve qu’en réalité, il y a au moins une explication biologique. Karen Pine, professeur de psychologie à l’université de Hertfordshire (Grande-Bretagne) et qui fait des recherches sur la gestuelle, explique que ce sont les mêmes parties du cerveau qui sont impliquées dans le mouvement et dans la parole. Il n’est donc pas surprenant que les gestes interviennent dans notre préparation mentale avant une prise de parole.

"Nous bougeons plus les mains quand nous essayons de trouver un mot qu’on a sur le bout de la langue", dit elle. En effet, lors d’une étude sur des enfants scolarisés de 6 à 8 ans, Pine et ses collègues a constaté que les enfants qui pouvaient bouger les mains durant une leçon avaient plus de chance de trouver la bonne réponse.

Mais il existe beaucoup d’autres théories neurologiques.

"Il existe ainsi la théorie de la charge cognitive, selon laquelle quand on doit gérer un problème ou une situation complexes, on décharge un peu de cette charge cognitive dans les gestes, ce qui nous permet de libérer les ressources pour se consacrer au processus mental", explique Pine au HuffPost.

"Bien que je ne puisse pas affirmer que c’est une explication décisive au fait de gigoter, ces résultats indiquent bien que cela peut être relié à la façon dont un individu formule ses pensées et son discours." En plus de l’avantage cognitif, preuve a été faite que ceux qui s’agitent ont des métabolismes plus rapides – et donc des indices de masse corporelle plus bas – que ceux qui sont capables de rester immobiles. Lors d’une étude Mayo Clinic de personnes maigres ou en surpoids s’étant elles-mêmes présentées comme des "couch potatoes" [des personnes qui végètent devant la télé, ndlr], les chercheurs ont établi que s’agiter au milieu d’une journée d’oisiveté permet de brûler 350 calories en plus.

Et selon une autre recherche publiée dans le magazine Medicine & Science in Sports & Exercise, le fait de remuer ou de bouger quotidiennement – ou comme l’appelle les chercheurs "une activité physique fortuite" [par opposition à une activité sportive à part entière : par exemple, monter les escaliers, marcher au travail, NdT…] – peut contribuer à se maintenir en forme, comme on le mesure à notre consommation maximale d'oxygène (VO2max). Gretchen Reynolds rapporte ainsi dans le New York Times :

"Ils ne pratiquaient pas de sport. Ils ont juste couru pour attraper le bus, un mouvement occasionnel et bref, à l’intensité modérée. Mais apparemment, cela a suffit à gonfler leur VO2 max, et potentiellement, à réduire les risques de problèmes de santé."

Vu de cette façon, ceux qui ne gigotent pas pourraient s’inspirer de leurs camarades nerveux, et se mettre à bouger.

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