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Espionnage de la NSA: Européens et Américains se renvoient la balle, les internautes préfèrent en rire

Espionnage de la NSA: les internautes préfèrent en rire
AFP

Mercredi, Européens et Américains se sont à nouveau livrés à une partie de ping-pong, s'accusant mutuellement d'espionnage. Sur le web, les révélations de la presse internationale et les démentis américains inspirent les internautes.

"C'est pas moi, c'est l'autre"

Les Etats-Unis rejetent toujours catégoriquement les accusations sur l'interception de communications en Europe. Parmi les démentis, celui formulé sous serment devant le Congrès par le patron de la NSA, le général Keith Alexander. Les révélations des quotidiens européens, dont Le Monde et El Mundo, sont "complètement fausses", a-t-il assuré mardi.

"Ils n'ont, comme la personne qui a volé les données classifiées (Edward Snowden, ndlr), pas compris ce qu'ils avaient devant les yeux", a assuré le directeur de la NSA. Selon lui, les interceptions téléphoniques dans ces pays ont été réalisées par les services secrets européens puis "fournies" à l'agence américaine. Elles concernent des "opérations militaires" dans des pays où ces alliés de l'Otan travaillent avec les Etats-Unis et ne visent absolument pas l'Europe, a-t-il affirmé, confirmant des révélations du Wall Street Journal.

Cette ligne de défense n'a pas semblé convaincre les Européens. À Paris, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkcacem, a jugé "peu vraisemblables" les propos du général américain et appelé à "davantage de clarté sur les pratiques des services secrets américains".

Sur Twitter, le général Keith Alexander fait les frais de l'ironie des internautes:

(suite de l'article sous le diaporama)

Quand la NSA cite Bernard Squarcini

Toujours sous serment et devant le Congrès américain, le général Keith Alexander et le directeur national du renseignement (DNI) James Clapper, ont indiqué que des pays "alliés" des États-Unis conduisaient ou ont mené des activités d'espionnage contre les USA. Le lendemain, le général citait l'ancien patron du renseignement intérieur français (DCRI), Bernard Squarcini selon qui "tout le monde espionne tout le monde".

Réponse du berger à la bergère, le responsable du service de renseignement extérieur allemand BND, Gerhard Schindler, a démenti mercredi dans l'hebdomadaire Die Zeit les affirmations de son homologue américain. "Il n'y a pas d'opérations de surveillance de télécommunications menées depuis l'ambassade allemande à Washington", a-t-il assuré.

L'hebdomadaire allemand Stern à paraître jeudi affirme quant à lui qu'une trentaine d'entreprises américaines font de d'espionnage en Allemagne, aidant notamment à l'analyse d'écoutes ou à la coordination de missions d'agents secrets.

Par ailleurs, après la révélation de l'écoute présumée du téléphone portable d'Angela Merkel, l'Allemagne a envoyé deux hauts fonctionnaires allemands à la Maison Blanche pour y demander des explications, et devrait envoyer à Washington dans les prochains jours le président de ses services secrets (BND) et celui du renseignement intérieur.

La présumée écoute de Merkel a aussi inspiré les internautes :

(suite de l'article sous le diaporama)

Yahoo! ou Google "espionnés" depuis l'étranger

Nouvelle révélation jeudi 31 octobre. Selon le Washington Post, la NSA intercepte les données des serveurs de Yahoo! ou Google depuis l'étranger, contournant ainsi l'obligation qui lui est faite d'obtenir des injonctions de la justice américaine.

Le programme baptisé "MUSCULAR", serait mené avec l'homologue britannique de la NSA, le Government communications headquarters (GCHQ). Selon des documents obtenus par le quotidien américain auprès de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden, "MUSCULAR" permettrait aux deux agences de renseignement de récupérer des données depuis les fibres optiques utilisées par les géants d'internet.

Selon un document évoqué par le journal et daté du 30 janvier 2013, quelque 181 millions d'éléments avaient à cette date été collectés au cours des 30 jours précédents. Il s'agit notamment de métadonnées sur des emails, des éléments de texte ou des documents audio ou vidéo. Sur le plan intérieur, la révélation du Washington Post pourrait s'avérer embarrassante pour l'administration Obama puisqu'elle concernerait également des citoyens américains.

Ces informations ont été -oh surprise!- qualifiées de "fausses" par le général Keith Alexander.

Le programme résumé par un schéma dessiné à la main assorti d'un smiley laisse penser que l'interception aurait lieu entre les sites internet eux-mêmes et les serveurs délocalisés de Google.

"Nous ne donnons l'accès à nos systèmes à aucun gouvernement, y compris le gouvernement américain, a réagi le responsable juridique de Google, David Drummond. Nous sommes scandalisés par l'étendue de ces interceptions menées par le gouvernement à partir de nos propres réseaux privés de fibres (optiques), ce qui souligne le besoin d'une réforme urgente".

Sur le web, les internautes ont parodié l'étrange schéma publié par le Washington Post, répondant notamment à l'appel du journal britannique The Guardian, qui les invite à réaliser leur propre schéma :

Les parodies du schéma de la NSA

Les parodies du schéma de la NSA

Les voix du Seigneur

En dépit des efforts pour gérer les dégâts et de l'annonce par la Maison Blanche qu'elle révisait ses pratiques en matière d'espionnage, les révélations tous azimuts continuent à déferler. Les écoutes téléphoniques américaines auraient même visé le Vatican et le pape, affirme l'hebdomadaire italien Panorama, appartenant à la famille Berlusconi, dans son numéro à paraître jeudi.

Sur les 46 millions d'appels téléphoniques interceptés en Italie au cours d'un seul mois à cheval sur 2012-2013, selon le site internet Cryptome, "il y aurait également celles de et vers le Vatican", écrit Panorama, qui ne cite pas de source.

"Le soupçon existe que même les conversations du futur souverain pontife puissent avoir été contrôlées. Bergoglio était déjà depuis 2005 l'objet de l'attention des services secrets américains, selon les rapports de Wikileaks", ajoute Panorama.

D'autres détournements du scandale de la NSA :

Terre du pas si libre

Les détournements de l'affaire PRISM

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