Un rapport de l'ONU révèle que le nombre d'adolescentes qui mettent un enfant au monde chaque année est en baisse, mais que ce phénomème reste préoccupant dans les pays en développement. Le rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), publié mercredi, note que 7,3 millions de filles de moins de 18 ans mettent un enfant au monde chaque année.
Deux millions d'entre elles ont 14 ans ou moins et subissent ainsi les conséquences les plus graves à long terme, pour leur santé et sur le plan social. Le rapport accorde une attention particulière à ces filles de 14 ans et moins qui sont exposés à deux fois plus de risques de décès maternel et de fistule obstétricale que les femmes plus âgées.
Le rapport examine non seulement le comportement des filles en tant que cause de la grossesse précoce, mais aussi les actions de leur famille, de leur communauté et des pouvoirs publics.
Le directeur exécutif du Fonds, le Dr Babatunde Osotimehin, déplore que « la société rejette trop souvent tout le blâme de la grossesse sur l'adolescente, alors que la réalité, dans la plupart des cas, est que cette grossesse n'est pas le résultat d'un choix délibéré mais au contraire d'une absence de choix et de circonstances indépendantes de sa volonté ». Il y voit une conséquence d'un manque ou d'une absence totale d'accès à l'éducation, à l'emploi et aux informations et aux soins de santé de qualité.
Le rapport conclut que le problème de la grossesse chez l'adolescente est bien plus grave dans le monde en développement que dans les pays développés. Il constate cependant que ce problème est aussi d'une ampleur considérable dans ces derniers.
Aux États-Unis, par exemple, environ la moitié seulement des adolescentes qui tombent enceintes terminent leurs études secondaires avant l'âge de 22 ans, contre 90 % des adolescentes qui ne tombent pas enceintes. Ce problème a des effets négatifs sur l'économie, son coût pour les contribuables américains étant de près de 11 milliards de dollars par année.
Malgré la nécessité absolue de prévenir la grossesse chez l'adolescente, le rapport constate que la communauté mondiale alloue moins de 2 % de l'aide au développement international aux adolescentes.
Associated Press