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L'investissement minier en recul d'environ 10% au Québec

L'investissement minier en recul d'environ 10% au Québec
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MONTRÉAL - La morosité qui plane sur le secteur minier à l'échelle mondiale n'épargne pas le Québec, où l'investissement minier devrait connaître en 2013 un premier recul en 10 ans.

Si les investissements miniers ont atteint 5,13 milliards $ en 2012, ce qui représente un record, ils devraient reculer de 9,8 pour cent cette année pour se chiffrer à 4,63 milliards $.

Selon le bulletin «Mines en chiffres 2012», dont les données ont été dévoilées mardi par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), la situation est similaire pour les dépenses d'exploration et de mise en valeur, qui devraient se replier de 28 pour cent en 2013, pour se chiffrer à 447 millions $.

Néanmoins, l'ISQ souligne que le Québec arrive en première place à l'échelle nationale en ce qui a trait à l'investissement minier et aux dépenses d'exploration en 2012.

En plus du prix moins attrayant de certains métaux, le conseiller de l'ISQ Raymond Beullac attribue le recul de 2013 à l'arrivée à maturité de plusieurs projets majeurs d'investissements.

En entrevue, il a notamment cité les projets Éléonore (Goldcorp) à la Baie-James, du complexe minier du mont Wright (ArcelorMittal), sur la Côte-Nord, celui de Raglan (Xstrata Nickel), dans le Nord-du-Québec, ainsi que Nunavuk Nickel (Canadian Royalties).

«Il va donc y avoir moins d'argent investi pour, par exemple, construire la mine ou poursuivre l'expansion, dit M. Beullac. En amont, il n'y a pas, pour l'instant, beaucoup de nouveaux projets qui s'en viennent pour prendre la relève de ceux qui arrivent en fin de phase.»

M. Beullac ne croit pas que le projet de refonte du régime des redevances minières du gouvernement Marois soit à l'origine de ce recul.

«Il semble y avoir une certaine morosité dans le secteur pour 2013 et 2014, rappelle le conseiller. Essayer de démêler l'influence que le gouvernement du Québec peut avoir sur l'industrie compte tenu de la morosité actuelle, ça va être assez difficile.»

L'Association minière du Québec ne partage cependant pas le point de vue de M. Beaullac.

«Les décisions prises par le gouvernement et la valse-hésitation législative nuisent au positionnement du Québec comme endroit attrayant où investir», a affirmé sa présidente-directrice générale, Josée Méthot.

«Si les investissements miniers mondiaux sont moindres au cours des prochaines années, il est encore plus important de rétablir l’attractivité du Québec pour que les investissements qui se feront se fassent ici», a-t-elle ajouté.

Malgré le recul prévu de l'investissement minier cette année, l'ISQ affirme que 2013 pourrait tout de même représenter la deuxième meilleure année de l'histoire du Québec.

En 2011, les investissements des sociétés minières avaient été de 3,92 milliards $, soit 30,8 pour cent de moins que le record de 2012.

M. Beullac croit que la province se tire d'affaires grâce à la présence d'or et de fer sur son territoire.

«Les projets d'or vont de l'avant et c'est la même chose pour le fer sur la Côte-Nord, souligne le conseiller. Le prix est relativement bon. Ce n'est pas comme en Ontario, par exemple, où le prix du nickel est déprimé, ce qui influence l'investissement.»

En 2012, le triangle minier formé des régions de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec a monopolisé 95,3 pour cent des investissements.

Sur la Côte-Nord, entre autres, l'investissement a atteint un sommet, à 2,1 milliards $, ce qui représente 40,9 pour cent des investissements totaux de 2012 au Québec.

L'or est toujours aussi prisé par les minières québécoises, qui ont dépensé pas moins de 245 millions $ afin d'en trouver. Sa part des dépenses d'exploration, qui était de 39,4 pour cent en 2012, a cependant reculé sous le seuil du 50 pour cent depuis 2007.

Sur ce point, M. Beullac a rappelé que le prix de l'or a reculé de 28 pour cent, après avoir atteint le 5 septembre 2011 son sommet de 1895 $ US l'once.

Les métaux ferreux et les métaux usuels, comme le cuivre, le nickel et le zinc, sont également très recherchés au Québec par les compagnies minières, selon l'ISQ.

Les données recueillies par l'agence provinciale indiquent également que le phosphate et le graphite effectuent une première percée parmi les principales matières recherchées.

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