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Un nouveau président pour la Géorgie

Un nouveau président pour la Géorgie

Georgy Margvelachvili, allié du premier ministre Bidzina Ivanichvili, a remporté dès le premier tour dimanche l'élection présidentielle en Géorgie.

La victoire de cet universitaire de 44 ans, ancien vice-premier ministre peu connu du grand public avant la campagne, clôt 10 ans de pouvoir de Mikheïl Saakachvili, qui ne pouvait briguer un troisième mandat d'affilée.

Elle va conforter l'emprise du Rêve géorgien, la coalition victorieuse lors des législatives d'octobre 2012, sur le pouvoir exécutif. Mais il n'est pas certain qu'elle dissipe totalement l'incertitude politique qui affaiblit l'ex-république soviétique.

« Nous avons montré au monde comme un peuple libre choisit librement », a lancé à ses partisans le futur président, le bras passé sur les épaules du premier ministre Bidzina Ivanichvili, à qui il doit son ascension politique.

Les résultats officiels n'ont pas encore été communiqués, mais, sur la foi de sondages réalisés à la sortie des urnes, l'institut d'études allemand GfK a attribué 66,1 % des voix à Georgy Margvelachvili, entré au gouvernement l'an dernier avec le portefeuille de l'Éducation, puis promu vice-premier ministre. ACT, un institut géorgien, le donne à 68 %.

Crédité d'environ 20 % des voix, son rival le plus proche, David Bakradzé, un ancien leader parlementaire du parti du président sortant, a reconnu sa défaite.

« La situation semble claire et les résultats définitifs ne devraient pas être très différents des sondages sorties des urnes, a-t-il déclaré. Je félicite Georgy Margvelachvili pour sa victoire. En tant que chef de l'opposition, je suis prêt à travailler avec le nouveau président. »

L'issue du scrutin renforce Bidzina Ivanichvili. À 57 ans, le premier ministre, après avoir fait fortune dans les affaires, domine la politique géorgienne depuis deux ans. Très hostile au chef de l'État sortant, il a annoncé son intention de quitter la politique après la présidentielle, estimant qu'il aurait mené à bien sa mission une fois Mikheïl Saakachvili parti.

Évoquant les difficultés dans les domaines de la justice, de la sécurité et de l'économie, le président sortant a déclaré : « Nous avons fait beaucoup de chemin au cours des 10 dernières années pour faire de la Géorgie un pays européen à succès, modernisé et en développement rapide sur la scène mondiale. C'est notre principal héritage. »

Évolution constitutionnelle

Arrivé au pouvoir après la « révolution des roses » de 2003, Mikheïl Saakachvili, 45 ans, a contribué au renforcement de la démocratie dans son pays et au lancement d'importantes réformes économiques.

Durant sa présidence, le pays caucasien de 4,5 millions d'habitants a pris ses distances avec son grand voisin russe - il a livré et perdu une guerre éclair contre la puissante armée russe à l'été 2008 - et forgé une alliance étroite avec les États-Unis. La Géorgie a manifesté l'intention d'entrer dans l'OTAN, une perspective qui reste toutefois éloignée.

Durant la campagne, Georgy Margvelachvili a promis de renforcer les relations avec la Russie comme avec l'Occident.

Le départ de Mikheïl Saakachvili devrait mettre fin aux tensions entre le gouvernement et la présidence, mais ce scénario pourrait être compliqué par la décision de Bidzina Ivanichvili, qui est aussi l'homme le plus riche du pays, de quitter la politique.

La situation institutionnelle est suivie de près par la Russie comme par l'Union européenne en raison du rôle de pays de transit que joue la Géorgie pour une partie du pétrole et du gaz de la mer Caspienne.

Un certain nombre de changements constitutionnels doivent entrer en vigueur après la présidentielle, réduisant les pouvoirs de la présidence au profit du gouvernement et du parlement. Le choix du prochain premier ministre pour succéder à Bidzina Ivanichvili sera donc très important.

Certains analystes pensent que la démission annoncée de Bidzina Ivanichvili devrait permettre à ce dernier de continuer à tirer les ficelles en coulisse. Sa fortune personnelle, estimée à 5,3 milliards de dollars, équivaut à près du tiers du PIB géorgien.

Reuters

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